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Pas « des précarisations » mais la DEPRECARISATION des personnels de l’enseignement du ministère de l’Agriculture.

Un des principes qui régit la Fonction Publique est que les emplois permanents sont pourvus par des fonctionnaires titulaires. Ce statut offre une stabilité dans les équipes dont les établissements ont cruellement besoin (Un prof devant chaque classe !) et une sécurité pour les agents.

Concernant les enseignants de l’enseignement agricole, les chiffres du rapport social unique du MASA de 2021, démontrent avec clarté que la baisse globale du nombre d’enseignants (- 0,7%) est supportée par les titulaires (-3,5%) alors que dans le même temps les effectifs contractuels progressent de 6,5%.

Le ministère a beaucoup de mal (c’est un euphémisme) à nous donner le nombre de postes « emplois permanents » pourvus par des contractuels, CDD ou CDI.

La note de service relative à la mobilité des enseignants pour la rentrée 2024, nous en donne une petite idée. Sur les 2486 postes proposés au mouvement, 590 (23,73%) sont vacants. Sauf à ce que l’on nous prouve le contraire, la grande partie de ces postes doit être pourvue par des Agents contractuels Enseignants.

Si on regarde dans le détail, il y a une grande disparité entre les disciplines (6 à 66% de postes vacants) et les régions.

Autres chiffres significatifs, le nombre de postes ouverts au concours externe de recrutement 2021 des enseignants (42 PLPA, 24 PCEA) et CPE (3 postes).

Les 116 postes ouverts au concours de 2021 représentent moins de 20% des 590 postes vacants en 2024 et si l’on considère les reçus c’est seulement 12 %. Cela était anticipable !

 % des postes% de reçus/concours% reçus sur total reçus
Concours externe59,5 %72 %70 %
Concours interne31,9 %56 %29 %
3ème concours8,6 %10 %1 %

En recrutant si peu de titulaires, essentiellement par voie externe, en refusant une action massive de déprécarisation, le ministère montre sa volonté de maintenir un nombre de contractuel élevé.

Comment expliquer que des agents, jugés aptes à enseigner depuis plus de six ans ne le soient plus lorsqu’il s’agit de les titulariser ?

Comment expliquer, si ce n’est par des logiques comptables, la volonté démontrée, de précariser les enseignants du MASA au détriment des élèves, des établissements, des projets pédagogiques… de l’Enseignement Agricole Public ?

Seule une politique de titularisations massives permettra de mettre un prof devant chaque classe, comme le souhaite l’ex ministre de l’Education Nationale, devenu 1er ministre.

FO Enseignement Agricole dénonce que la loi de la Transformation de la Fonction Publique de 2019 favorise l’emploi de contractuels dans la Fonction Publique au dépend des fonctionnaires !

FO Enseignement Agricole revendique un plan de déprécarisation afin de permettre aux agents qui le souhaitent de devenir fonctionnaires, dès lors qu’ils sont sur des postes permanents.