CNESERAAV

CNESERAAV du 15 décembre 2022

Déclaration liminaire

Monsieur le Directeur Général,

Aujourd’hui, vous nous faites l’honneur de présider le dernier CNESERAAV de l’année 2022. C’est à cette dernière instance que nous examinons la répartition des moyens alloués à nos écoles par le ministère.

Nous y reviendrons en détail lors de ce point.

Il semblerait que le ministre a entendu FO quand nous avons demandé que, dans le contexte de crise énergétique et d’augmentation du point d’indice, le ministère aide davantage les écoles. Mais d’ores et déjà nous pouvons noter une augmentation en trompe l’œil. En effet, le nombre de nos étudiants a régulièrement augmenté et continue à croître alors que le budget consacré à l’enseignement supérieur agronomique et vétérinaire, a longtemps stagné. Doit-on se contenter de cette stagnation, considérée comme un « privilège » alors que le risque de paupérisation de l’enseignement supérieur est réel ?

La rentrée 2022 a vu l’ouverture de la première Ecole vétérinaire privée. Là encore l’Etat reste en retrait ! Plutôt que d’assumer la formation des jeunes nécessaire pour faire face au renouvellement des générations et aux besoins des populations, urbaines comme rurales, l’Etat se défausse sur une école privée. Dans le contexte de transition que nous connaissons actuellement, pour FO, l’enseignement agricole, avec son continuum recherche –enseignement supérieur-enseignement technique est au « cœur du réacteur ». Nous vous redisons ici notre opposition totale à la marchandisation de l’enseignement agricole et au soutien apporté à des initiatives privées type Hectar et école vétérinaire privée.

En amont des élections professionnelles de la semaine dernière, nous avons rendu visite à des collègues dans les écoles ou eu des contacts nombreux et variés.

Des constats sont partagés dans plusieurs écoles. En premier lieu, les collègues témoignent d’une surcharge de travail qui conduit certains au burn-out. De nouvelles missions, de nouveaux projets plus intéressants les uns que les autres émergent sans que jamais, quelqu’un décide de la priorisation des tâches voire de l’abandon de certaines d’entre elles. Assurer cette priorisation est essentielle pour la qualité de vie au travail des agents qui ne peuvent faire face à cette avalanche de missions et projets de tout ordre – Les collègues nous disent qu’ils ne sont plus assez nombreux pour faire face -, tout comme il est aussi essentiel d’assurer l’accompagnement des agents. L’équilibre entre les différences activités est garant d’un temps suffisant dédié aux actions de recherche, qui elles-mêmes conditionnement la qualité de l’enseignement supérieur agricole dans le moyen et surtout le long terme. Nous sommes particulièrement attachés à ce que les activités d’enseignement et de recherche restent le centre de nos missions, et ce au bénéfice des étudiants. Et nous nous inquiétons parfois de services d’appui de plus en plus développés au détriment des départements d’enseignement et de recherche.

Par ailleurs, les écoles font toutes appel à des contractuels, rémunérés sur leur budget propre. Un plafond, impose à chacune des écoles un nombre maximal d’ETP, qualifiés de « sous plafond ». A la mise en œuvre de ce plafond, nous nous en étions félicités car il évite un recours abusif aux contractuels. Cependant, force est de constater que ces agents contractuels sont souvent affectés à des missions pérennes, alors que selon le statut de la fonction publique, ce sont des fonctionnaires qui devraient être sur ces postes.

Dans toutes les écoles, le constat est le même : le salaire des agents contractuels sur budget est considéré comme une charge sur le budget de l’établissement, la « masse salariale » servant alors de variable d’ajustement de ce budget. Par ailleurs, les discussions sont âpres pour obtenir des mesures d’harmonisation et de transparence. Nous demandons qu’un chantier soit ouvert, au niveau du ministère à l’instar de ce qui se fait pour les contractuels des CFA CFPPA. FO demande aussi un plan de déprécarisation ambitieux pour ces agents !

Enfin, nous examinerons des questions relatives au BTS. Pour FO, le BTS devrait maintenant se faire en 180 crédits ou en 3 ans comme les BUT à l’université. Nous pensons que cela redonnerait de l’attractivité à ces formations.

Nous espérons que dans le contexte actuel des défis que l’agriculture doit affronter, le ministère saura être ambitieux pour l’enseignement supérieur agricole et vétérinaire.