Groupe de travail Enseignement Agricole du 22 avril 2020
Cette réunion était présidée par M. Patrick SOLER
FO Agriculture était représentée par Soizig BLOT, Emmanuel CHARASSE, François HOURS et Nicolas GILOT.
Pour FO : Pas de reprise sans tous les moyens de protection nécessaires. Il est également hors de question de déroger aux obligations réglementaires de service. La santé des agents n’est pas une simple variable d’ajustement !
En introduction, le Président du CHSCT ministériel indique l’objectif de la réunion : permettre la reprise dans les meilleures conditions d’hygiène et de sécurité pour les agents.
Certaines OS présentes, dont FO Agriculture, ont exigé que le plan de reprise s’inscrive dans un cadrage national qui s’imposerait à tous les établissements pour éviter certaines initiatives pouvant se révéler hasardeuses, au nom de la sacro-sainte autonomie des établissements.
Le représentant de la DGER enchaîne et affirme d’emblée qu’il ne s’agit pas « d’être divergent par rapport à l’Education Nationale » en termes, notamment, de calendrier et de nombre d’élèves par classe qui devraient être accueillis, à savoir des groupes de 15. Il relativise cependant son discours, en arguant des particularités de l’enseignement agricole, notamment la présence d’internats, des salles à la capacité limitée, l’importance essentielle des transports, étant donné l’éloignement géographique de nombreux élèves. La DGER est en attente de la doctrine sanitaire qui sera décidée en interministériel ainsi que des décisions des collectivités locales en charge des locaux. L’enseignement à distance, comme à l’EN, devrait se poursuivre. La reprise est subordonnée à tous ces éléments.
Généralité :
Les ISST ont identifié deux types de risques, ceux liés à l’exposition au Covid 19 et les RPS résultant de l’augmentation de la charge de travail et de l’exigence émotionnelle (la crainte d’être contaminé par le virus notamment).
Entretien / ménage :
La reprise va entrainer un surcroît de travail important et une modification des procédures habituelles (utilisation de détergents plus puissants, désinfection plusieurs fois par jour des matériels partagés, équipements de protection
renforcés comme des sur-blouses, sur-chaussures, gants adaptés). D’autres risques ont été identifiés par les ISST, notamment, les TMS résultant de l’intensité du travail ainsi que l’exposition à des produits chimiques plus agressifs.
Infirmerie:
Les ISST ont identifié la centralité des infirmeries au sein des établissements car susceptibles d’accueillir des personnes contaminées. Il faudra, là encore, un protocole spécial pour éviter toute dissémination du virus, notamment la désinfection des locaux, des équipements de protection en quantité suffisante pour les personnels de santé, tester ceux qui ont renforcé les équipes soignantes durant le confinement.
Internat-restauration
Les ISST constatent que la forte proportion d’internes dans les établissements de l’EA rend la distanciation extrêmement difficile. Concernant la restauration, compte-tenu de la distanciation, il faudrait faire plusieurs services, ce qui ne paraît pas être possible, la pause repas prendrait ainsi plusieurs heures. Alors qu’à l’EN, les selfs ne sont utilisés par les élèves qu’une fois par jour en règle générale, dans les établissements agricoles, les apprenants y prennent jusqu’à trois repas par jour. Les risques de contamination y sont donc bien supérieurs.
Vie scolaire
Les ISST rappellent le rôle moteur de la vie scolaire dans les établissements scolaires. C’est une zone de concentration importante, les élèves sont notamment en contact avec les assistants d’éducation. Là encore, se posera le problème des distances à maintenir entre tous, c’est également aussi le cas des foyers.
Les transports
Les ISST ont identifié deux types de risques. Ceux qui sont liés au transport des usagers (personnels et apprenants) de leur domicile à l’établissement. Il faudra prévoir à leur arrivée une mise en sécurité sanitaire. Il y a les risques liés aux véhicules de l’EPLEFPA qui doivent être désinfectés après chaque utilisation.
La formation
Les ISST mettent en avant les risques liés à la circulation dans les couloirs, à la taille des salles de classes plus réduites qu’à l’EN, à la ventilation de celles-ci. Tous ces éléments plaident pour une adaptation de la doctrine sanitaire nationale. Ils indiquent que certaines salles pourront être fermées s’il n’est pas possible de maintenir les conditions sanitaires. C’est le cas notamment des salles informatique dont le matériel doit être décontaminé après chaque utilisation pour éviter toute dissémination. Le même type de problématique se pose également concernant les salles de travaux pratiques ou les ateliers. La distanciation d’au moins 1 mètre voire 1.5 mètre entre les tables dans les salles de classe rend impossible la présence des AESH auprès des élèves en situation de handicap. L’administration n’a pas proposé de solution à ce stade. Il n’y a eu, de manière générale, que très peu de réponses de la part de la DGER aux questions précises des OS. Son représentant, Monsieur Tronco, est resté très vague, s’en remettant au plan de déconfinement gouvernemental et indiquant se calquer sur les décisions de l’Education Nationale au sujet du nombre d’élèves par classe, du maintien de l’enseignement à distance, du volontariat pour le retour en établissement ainsi que du maintien de l’épreuve anticipée de Français, exposant ainsi inutilement les personnels et les élèves alors que cette épreuve peut parfaitement être en contrôle continu comme le reste du baccalauréat. FO Agriculture a d’ailleurs voté un avis en ce sens lors du CHSCT ministériel.
Exploitation agricole / atelier technologique
Pour les ISST, les personnels ont maintenu l’activité, il n’y aurait donc pas de difficultés particulières. Les nouvelles règles sanitaires seraient, selon eux, opérationnelles. La problématique du retour des élèves dans les exploitations et les ateliers technologiques est posée. Elle ne pourra se faire sans le respect d’un protocole très strict.
Au total, trop peu d’éléments précis ont été apportés de la part de l’administration lors de ce groupe de travail. Rien de concret à propos de l’organisation de la reprise des cours, sauf qu’il faut reprendre selon les modalités (date de reprise, nombre d’élèves par classe etc..) décidées par l’Education Nationale et pas par le Ministre de l’Agriculture, ce que FO condamne fermement. Rien sur les moyens de protections, des masques seraient en commande. Pas de doctrine en matière de tests, seulement une intervention du médecin de prévention pour affirmer leur non fiabilité. Rien ne semble avoir été planifié pour le déconfinement à partir du 11 mai. L’administration semble tout attendre des directives interministérielles, quant à la DGER, elle s’alignera sur les décisions prises par un autre ministère que le sien…