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Plan de déconfinement : réaction FO

La Confédération FO a suivi avec attention la présentation par le Premier ministre du plan dit de « déconfinement » du gouvernement.

Elle constate, le Premier ministre l’ayant d’ailleurs souligné lui-même, que demeurent de nombreuses incertitudes et questions.

Compte tenu en particulier de l’enjeu de transports collectifs sécurisés, des modes de restauration, de la gestion des flux d’entrées et sorties, des espaces de travail, des modalités de reprises différenciées de l’école, beaucoup d’incertitudes demeurent en effet.

FO constate que la progressivité mise en avant conduit cependant à une accélération certaine de la reprise dans de nombreux domaines. La Confédération appelle ses syndicats dans tous les secteurs (public et privé) à être – comme ils le sont depuis le début de la crise sanitaire – vigilants à ce que la progressivité ne se traduise pas en précipitation au risque de mettre en balance la santé des salariés.

Cela vaut pour la disponibilité effective des équipements de protection individuels, comme pour le respect effectif des gestes barrières et distances physiques prescrits. Si la progressivité doit être de mise, c’est bien à cet égard.

A ce sujet, FO réaffirme le rôle incontournable des CHSCT dont elle revendique l’obligation de remise en place et de consultation dans les plus brefs délais partout où ils ont été supprimés.

Si, à l’évidence, l’utilité des masques en particulier est désormais un élément de la doctrine en matière de protection, l’équipement des salariés étant considéré comme une condition de la reprise, FO s’attend à ce que les entreprises, comme les employeurs publics, assurent effectivement la prise en charge et la mise à disposition des masques requis. Il est également indispensable que les prescriptions – qui relèvent des pouvoirs publics – soient précisées : types et modalités d’utilisation des masques pour une sûreté de la protection en fonction des situations (poste de travail, transports).

Concernant les tests, FO note que leur utilisation à plus grande échelle vise  à identifier les personnes infectées et les personnes contacts conduisant à  l’isolement de ces personnes et de leur entourage potentiellement porteurs.  FO s’interroge sur les risques de stigmatisation et de discrimination, ainsi  que sur les conséquences en matière d’emploi et de statut des salariés     potentiellement concernés.

 Dans ce contexte, et compte tenu de la situation difficile dans laquelle se  trouvent la plupart des salariés (peur de contracter le virus et la maladie, fins  de mois difficiles, pertes d’emplois de nombreux intérimaires et précaires ou  salariés licenciés, peur du devenir de son activité et de son emploi), FO  estime que les dispositions d’activité partielle doivent être prolongées au delà du 1er juin et qu’il y a urgence à revenir aux dispositions de l’assurance  chômage négociées en 2017.

 Alors que le nombre de demandeurs d’emploi augmente d’ores et déjà de  façon importante, FO réaffirme son appel à la suspension de toute  procédure de licenciement et son opposition aux dispositions dérogatoires  au temps de travail et aux délais de consultation des CSE prévues dans les  ordonnances de l’état d’urgence sanitaire.

 FO attire particulièrement l’attention sur la situation des salariés des arts et  spectacles qui demande impérativement une prise en charge au risque de  situations dramatiques.

Concernant l’incitation à la prolongation du télétravail, FO rappelle qu’elle  revendique l’ouverture d’une négociation interprofessionnelle, intégrant le droit à la déconnexion.

 De même, FO a été partie prenante de l’initiative de l’ouverture d’une  négociation sur la santé au travail qui aurait dû démarrer en mars dernier.

Cette demande demeure d’autant plus d’actualité.

 Le Premier ministre ayant annoncé la rencontre avec les organisations  syndicales et patronales prévue jeudi, FO fera part à nouveau de ses attentes  et revendications telles qu’affirmées dans sa déclaration du 20 avril dernier,  y compris au regard des libertés individuelles et collectives.

Paris, le 28 avril 2020

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