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Déclaration liminaire du 25 mai 2022

Déclaration liminaire

Temps d’échange avec le ministre le 25 mai 2022

Monsieur le Ministre,

Vous savez que les crises successives ont mis en exergue l’importance de l’agriculture pour notre nation. 

Plus que jamais, nous devons faire face à des défis tels que :

– les défis climatiques et écologiques,

– l’indépendance et la sécurité alimentaire,

– le renouvellement des générations pour nos agriculteurs…

Pour autant les schémas d’emplois successifs ont systématiquement cherché à réduire la voilure de notre ministère que ce soit en administration centrale, dans l’enseignement agricole ou dans les services déconcentrés en métropole comme dans les DOM.

Nous notons toutefois que notre ministère s’appelle désormais le ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Espérons qu’il ne s’agira pas d’un simple affichage mais d’une ambition dotée de véritables moyens.

Concernant le FEADER, le transfert des mesures non surfaciques aux régions va entraîner le transfert de 385 collègues. Ces derniers sont pour la plupart toujours dans l’incertitude pour leur affectation géographique et pour leur rémunération à terme.

Concernant l’arbitrage sécurité sanitaire des aliments : les annonces désordonnées de la semaine dernière prévoient non seulement le transfert des compétences à notre ministère mais également des contrôles. Les 150 ETP prévus nous paraissent largement insuffisants et un véritable recensement des objectifs et moyens nécessaires est primordial avant d’engager ce transfert.

Par ailleurs, Monsieur le Ministre vous êtes notre employeur. Vous ne pouvez plus ignorer l’importante de la baisse du pouvoir d’achat subie par vos agents suite aux blocages récurrents du point d’indice. Ceux-ci ont vu leur pouvoir d’achat chuter de quasiment 20% en 10 ans. Les agents se sentent non reconnus dans leur travail et les emplois pourtant essentiels pour répondre aux enjeux sociétaux du moment ne sont plus attractifs. Il est de votre responsabilité d’œuvrer dès maintenant pour une revalorisation indiciaire significative.

Pire, pour les enseignants la perte de pouvoir d’achat est estimée à plus de 30%. En conséquence, aujourd’hui l’enseignement connaît une vraie crise des vocations.

De même, nous vous rappelons que l’enseignement agricole, représente 60% des personnels de votre ministère. Ces personnels ressentent un manque de considération de la part de leurs ministres de l’agriculture successifs. Pourtant, l’enseignement agricole technique et supérieur, de la 4ème au doctorat, est un acteur majeur de la formation. Ses capacités d’innovation et d’insertion sont unanimement reconnues.

Ce service public a su montrer son efficacité. C’est en formant à de nouveaux modèles agricoles, à partir des années 60, que notre pays a atteint, voire dépassé l’autonomie alimentaire. Si l’agriculture est une priorité de la nation, former aux métiers de l’agriculture doit le devenir !

En conclusion nous avons pris connaissance de vos engagements pour conforter la place et l’efficacité du ministère de l’agriculture et de la Souveraineté Alimentaire. Espérons qu’ils seront tenus !

Merci de votre attention.

Paris, le 25 mai 2022