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Audience avec le Ministre le 07 juillet 2022

Audience avec le ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire le 7 juillet 2022

Pour FOEA : Christine Heuzé

Les positions fortes de FO Enseignement Agricole

Pour FO, l’attachement de l’Enseignement Agricole Public au ministère en charge de l’agriculture est clair et revendiqué de longue date. Pour nous, l’enseignement agricole, quel que soit le secteur, technique, formation continue, apprentissage et supérieur, de la 4ème au doctorat, doit rester intégré au ministère qui impulse et génère les politiques agricoles.

Le ministre l’a annoncé, nous devons faire face à des enjeux et défis et accompagner les transformations systémiques dans l’agriculture, l’alimentation, l’environnement et le paysage vers des socio-écosystèmes nourriciers et résilients dans un contexte d’urgence climatique environnementale et sociétale. Certains parlent de transitions, d’autres de bifurcation…

Quoiqu’il en soit, la formation doit être le moteur de ces transformations de nos modèles agricoles. Notre ministère se doit d’être ambitieux car les changements attendus doivent être aussi conséquents que ceux impulsés, notamment par la création de l’enseignement agricole dans les années 60.

L’enjeu est grand. Les moyens doivent être à la hauteur ! Il faut cesser de partir de ce que l’on a pour voir ce que l’on peut faire mais plutôt regarder nos objectifs (les défis) pour voir comment on y répond. Le ministre doit doter l’enseignement agricole des moyens permettant de mener à bien ses ambitions.

De plus, l’enseignement et la formation professionnelle pour accéder aux métiers de l’agriculture, de la forêt, de la nature et des territoires ont pour objet de participer à l’animation et au développement des territoires. (2ème mission).

C’est pourquoi nous militons pour un vrai maillage territorial de l’Enseignement Agricole Public pour garantir à tous les jeunes et leurs familles un accès aux formations publiques et gratuites près de chez eux.

Depuis plusieurs années, afin d’enrayer la baisse des recrutements, nous demandons une meilleure visibilité de nos formations. Nous prenons acte de la mise en circulation du bus de l’enseignement agricole ainsi que des autres mesures qui sont (enfin !) mises en œuvre. Nous demandons un bilan que nous analyserons.

Nous dénonçons la dérégulation des seuils mise en place à la rentrée 2019. Pour stabiliser, voire augmenter les effectifs, nous demandons au contraire l’ouverture et le dédoublement des classes dans les établissements où l’attractivité est forte et la pression réelle, pour ne plus refuser d’élèves. De même nous demandons de stopper la logique d’ouverture contre fermeture.

FO Enseignement Agricole réitère sa position de défense de l’Enseignement Agricole Public. Nous réaffirmons notre opposition à toute ouverture d’école vétérinaire privée ou à de prétendues formations, type HECTAR qui s’inscrivent en concurrence de nos formations et tendent à les ringardiser.

La force de nos formations c’est d’être élaborées au sein de ce ministère en résonance avec les politiques publiques, en relation avec les professionnels. De plus, elles délivrent des diplômes qui permettent aux salariés d’être protégés par des conventions collectives.

Problèmes rencontrés au cours du dernier quinquennat :

  • Les réformes Blanquer (bac général et technologique, voie pro, Parcoursup). Sans parler des méthodes de travail « injonctionnelles » qui ont imposé ces réformes dans nos établissements.
  • La loi Pénicaud qui va continuer à agir sur la formation professionnelle dispensée dans nos établissements.
  • Le schéma d’emploi (-200 postes) infligé à l’enseignement agricole (EA) durant le dernier quinquennat.

Les personnels de l’enseignement agricole : sa première richesse

Il faut arrêter les schémas d’emploi et revaloriser les grilles de salaire sur toute la carrière !

Le recrutement des enseignants : comme à l’EN, l’EAP connaît des difficultés de recrutement, surtout dans certaines disciplines (les maths bien-sûr, mais aussi des disciplines spécifiques à l’EA). Au CTM du 29 juin, nous avons voté favorablement au projet de décret qui permet de recruter des enseignants au niveau licence sur certaines disciplines propres à l’EAP. Néanmoins, nous ne pensons pas que cela sera suffisant pour endiguer la crise des vocations. Stop au “prof bashing” ! “Nos collègues ont besoin de reconnaissance et de revalorisation salariale.

Les ACB des CFA CFPPA :

Notre syndicat a participé à l’action du 28 juin en faveur des agents, formateurs pour la plupart, recrutés à bac + 5, mais aussi personnels administratifs ou techniques.

Dans le cadre des défis déjà évoqués, la formation professionnelle, tout au long de la vie mais aussi l’apprentissage sont des éléments de réponse incontournables. Les constats sont que parmi ces quelque 5000 agents payés sur les budgets des établissements, il y a un turn-over important, la plupart ont moins de 5 ans d’ancienneté. Ils en ont assez que leur salaire et leur temps de travail soient des variables d’ajustement des budgets d’établissements. Ils l’ont évoqué devant le directeur adjoint de cabinet le 28 juin : les meilleurs s’en vont à la concurrence avec leur carnet d’adresse. Ces personnels doivent donc être mieux considérés. L’engagement de travailler sur un support réglementaire encadrant leur niveau de rémunération et leur temps de travail et sa publication dans la future loi d’orientation doit aboutir. Pendant ces négociations, nous demandons qu’une consigne claire soit donnée aux établissements de ne pas voter de protocole local.

Statut des directeurs de l’enseignement technique :

FO continue de revendiquer un statut de corps et non un statut d’emploi. Comme nous l’avions prévu, ce statut d’emploi précarise les directeurs et n’empêche pas les petits arrangements entre soi dans les régions. (Exemple : le directeur de Périgueux qui devient SRFD dans la même région. Comment ses ex-collègues vont-ils le vivre ?).

L’accès au RIFSEEP (la carotte) et une progression de grille étaient les arguments pour la mise en œuvre de ce statut. Or le RIFSEEP est en panne. Les montants sont inférieurs à ceux des secrétaires généraux des établissements. Et la progression de grille ne profite qu’à quelques-uns.

Nous constatons également des problèmes de formation, dans les domaines de la comptabilité et de la gestion mais aussi dans la gestion humaine des personnels.

Nous avons alerté le SRH sur certaines situations critiques qui nous sont remontées. Nous déplorons des délais de traitement trop longs. Il y a souvent urgence mais les services ont aussi subi les schémas d’emploi.

Recrutement des personnels ATLS

Le recrutement d’autres personnels, administratifs, techniques et de santé est aussi indispensable. Tous les postes ont fait les frais de la réduction des agents de la fonction publique. Il faut aussi des AESH, des AED et des infirmières.

Nous demandons la mise en œuvre de la CDIsation pour les AED, dès parution du texte. Nous demandons la fonctionnarisation des AESH, comme le revendique aussi une large intersyndicale de l’EN.

En ce qui concerne les personnels du statut formation-recherche dans l’enseignement technique, il y avait un engagement au moment de la fusion des corps techniques du technique et du supérieur d’étudier la faisabilité de création de postes en catégorie A pour permettre à ces agents d’évoluer dans leur carrière.

Les défis de l’enseignement agricole

Dialogue social :

Des signaux nous proviennent du territoire métropolitain, Nouvelle Aquitaine ou Occitanie et des outremers, Martinique ou Wallis et Futuna ou encore Mayotte et Nouvelle Calédonie. Des agents sont employés sans contrat, d’autres sont mal traités par des directions sans humanité. Beaucoup se sentent pressurisés.

Dans les instances des certaines régions, les relations et discussions entre les représentants des personnels et l’administration ne sont pas conformes à ce que l’on attend d’un vrai dialogue social.