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Déclaration liminaire CSA REA Nouvelle Aquitaine

Déclaration liminaire FO EA

AU CSA U REA DE NOUVELLE AQUITAINE LE 28/09/2023

Jusqu’ici, tout va bien, jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien. On se souvient tous de cette phrase qui ouvrait le film La haine, comme un mantra , une forme de méthode Coué de l’autosuggestion satisfaite. C’est un peu la sensation qu’on peut avoir quand on relit les mots du ministre de l’agriculture, le 1er septembre dernier, dans son message adressé à l’ensemble des agents de son ministère, et plus particulièrement quand il parle de l’enseignement agricole, qui « fait la fierté de la politique éducative française ».

Vraiment ? Vous êtes sérieux quand vous dites ça, alors que dans bon nombre de lycée, encore à cette heure-ci, et entre autres en Nouvelle Aquitaine, de nombreux postes manquent encore d’enseignants, « parce qu’il manque une pièce au dossier, parce que le diplôme, pourtant de la Communauté européenne, n’est pas traduit, enregistré, validé, dûment répertorié par une administration qui semble avoir perdu tout sens des priorités, mais finalement, est-ce surprenant à force de dégraissages successifs qui ont fini par contraindre les plus compétents à l’abandon. Vous êtes sérieux alors qu’il n’a pas fallu moins de deux préavis de grève demandés par les collègues dont l’un toujours en cours déposés dans un établissement de la région pour débloquer une situation pourtant largement gérable en amont.

Non, définitivement Monsieur le ministre, tout ne va pas bien dans l’enseignement agricole, et ce ne sont pas les briques du Pacte enseignant qui vont remédier aux problèmes de recrutement qui font que non seulement plus personne ne veut enseigner (ou si peu) mais encore même les directeurs et notamment les adjoints finissent pas abandonner leurs fonctions tant les contraintes absurdes rendent leur métier vide de sens (combien de directeurs D2 recrutés en septembre 2020 en Nouvelle-Aquitaine sont toujours en poste aujourd’hui ? Aucun je pense).

Pour FO Enseignement agricole, la question ne se pose pas vraiment de savoir qui prend les briques, qui les contrôle, qui fait le job ou pas, ou comment un emplâtre permet à la jambe de bois de continuer cahin-caha d’avancer. La seule vraie question qui puisse se poser, c’est comment le ministère va enfin faire en sorte de donner les moyens aux agents de travailler dans des conditions acceptables et dignes. Par exemple en recrutant en urgence les personnels nécessaires au traitement des dossiers urgent comme ceux du recrutement des enseignants, en revalorisant les salaires de tous les enseignants pour redonner de l’attractivité à ce si beau métier, lamentablement gâché par le mépris et le déclassement. Par exemple, et puisque l’inclusion est une priorité, en donnant un véritable statut et un véritable salaire aux AESH et aux AED, qui sont en première ligne non seulement pour permettre cette inclusion mais encore pour prévenir le harcèlement scolaire dont on parle tant…

Il est bien d’autres choses à faire sans doute, mais notre priorité, ici et maintenant, reste l’enseignement et nous sommes tous au service des élèves, étudiants, apprenants. Il est plus que temps de s’en rappeler et donc mettre en œuvre une véritable politique à leur service, faute de quoi, mantra ou pas mantra, nous continuerons à assister à la chute de notre enseignement agricole. Mais comme dans le film, ce n’est pas la chute qui est importante, c’est l’atterrissage !