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Scandale de l’enseignement privé 

Scandale de l’enseignement privé : Fonds publics dévoyés au détriment de l’enseignement public laïc et gratuit

Aujourd’hui, 2 avril 2024 à 16h30, marque une étape décisive dans le débat sur l’enseignement en France, avec la présentation d’un rapport parlementaire accablant qui met en lumière les failles béantes et les dérives du financement de l’enseignement privé. Ce rapport jette un éclairage cru sur une situation devenue insoutenable, où la concurrence déloyale fait rage au détriment de nos écoles publiques (Le Parisien).

Selon ce rapport parlementaire, les moyens publics bénéficiant au secteur privé s’élèvent à 9,04 milliards d’euros en 2024. Cependant, malgré ces sommes colossales, l’allocation de cette dépense reste peu transparente, sans cadre légal systématiquement défini et éminemment politique, regrettent les parlementaires.

Ils pointent du doigt un manque de visibilité budgétaire du côté des dépenses de l’État ainsi qu’une absence de lisibilité comptable du côté des collectivités territoriales.

De plus, la dépense publique consacrée aux établissements privés, est en tout état de cause sous-estimée, ajoutent les parlementaires. À tel point que le modèle de financement, entre public et privé, est actuellement plus favorable aux établissements privés, selon le rapport. Cette révélation soulève de vives critiques quant à l’équité dans l’attribution des fonds publics. Certains parlementaires réclament une réforme urgente pour restaurer la confiance dans le système éducatif français.

Il est grand temps de lever le voile sur les pratiques douteuses et l’opacité qui règnent dans le financement de l’enseignement privé. Le rapport met en évidence des cas où les dotations horaires attribuées par l’État sont manipulées, où des cours essentiels sont sacrifiés sur l’autel de la rentabilité, et où des activités non académiques viennent empiéter sur le temps d’enseignement. Ces pratiques ne sont que la partie émergée de l’iceberg (Alternatives Economiques).

La Cour des comptes confirme cette tendance en soulignant l’absence quasi totale de contrôle sur ces établissements privés qui bénéficient pourtant généreusement des fonds publics. Le constat est sans appel : les contrats liant l’État à ces établissements privés ne sont souvent qu’une simple formalité, réduisant à néant toute forme de contrôle financier et pédagogique sérieux (Public Sénat).

L’enseignement privé semble avoir perdu de vue sa vocation première, l’éducation…,  s’éloignant toujours plus de la mixité sociale pour privilégier une élite, creusant ainsi les inégalités déjà béantes dans notre société. Cette stratégie d’évitement, loin d’être motivée par des considérations pédagogiques, trahit une quête de distinction sociale et alimente une méfiance croissante envers le secteur public (Public Sénat).

A titre d’exemple, l’établissement privé Stanislas, situé dans un quartier huppé de Paris et doté d’installations luxueuses telles ses deux piscines, a bénéficié de financements publics conséquents, ce qui suscite un débat important sur l’usage des fonds publics pour soutenir des écoles privées déjà bien dotées. En effet, les écoles privées sous contrat avec l’État, comme Stanislas, reçoivent une part significative de leur budget de l’État et des collectivités locales.(Capital.fr).

En particulier, l’école Stanislas a reçu de la région Île-de-France une enveloppe de 917 000 euros en 2023, correspondant à 70% du forfait externat annuel, une subvention obligatoire basée sur le nombre d’élèves. La Région a également accordé 487 000 euros de subventions facultatives à Stanislas pour la remise en état de deux ascenseurs et d’une centrale d’aération (Capital.fr).

La Ville de Paris a aussi versé, pour l’année scolaire 2022-2023, un montant de 1 373 905 euros à l’établissement Stanislas, couvrant les dépenses pour les élèves scolarisés en maternelle, élémentaire et au collège. (leparisien.fr).

Cette situation alarmante est le fruit amer d’années de politiques de dérégulation menées par les gouvernements successifs, qui ont progressivement érodé les fondements de notre système éducatif public. La mission de l’Assemblée Nationale sur ce sujet vient confirmer cette tendance et appelle à un sursaut collectif pour redresser la barre(Assemblée nationale).

La présentation et les révélations de ce rapport parlementaire doivent-être le point de départ d’une réforme en profondeur, au profit de l’école publique laïque et gratuite.

Pour, FO Enseignement Agricole, l’heure n’est plus à la complaisance. L’enseignement en France doit redevenir un modèle d’équité et d’excellence. Chaque centime d’argent public doit prioritairement être investi dans l’école publique pour garantir à tous les jeunes une éducation de qualité dans un cadre de mixité sociale, quelle que soit leur origine sociale ou économique.

Contact FO EA  : foenseignementagricole@agriculture.gouv.fr