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Le 5 décembre : l’indispensable riposte

Edito de François GUERARD

Secrétaire général de la FAGE – FO

Pour le gouvernement, c’est déjà un pas en arrière : en décidant de temporiser sur les régimes spéciaux de retraite et de réserver aux nouveaux entrants dans le monde du travail son « futur » système, preuve est faite qu’une action commune sur un thème précis comme l’a défini l’appel à la grève interprofessionnelle décidé par l’intersyndicale constituée de 8 organisations de salariés et de jeunesse (FO, CGT, FSU, Solidaires, Fidl, MNL,UNL et Unef) le 5 décembre prochain, pouvait enfoncer un coin dans le tronc décérébré qui tente de gouverner ce bateau ivre qu’est devenu notre pays. Acculé devant une grogne qui gagne toutes les strates d’une société fracturée, l’exécutif commence à comprendre que cette bataille des retraites va finir comme un triste Waterloo. Et notre président Jupitérien en dépit de ses incantations, de son auto-suffisance et de ses petites phrases méchantes n’y pourra rien : tout est une question de rapport de force et il est clair que la force commune des principales organisations syndicales de ce pays peut ruisseler comme une douche froide sur les épaules de l’ancien banquier.

 Le pouvoir, victime du syndrome de 1995, empêtré dans les divers mouvements sociaux (urgences, pompiers, enseignants, gilets jaunes…) ne saura plus comment s’en sortir, récoltant là le fruit des divers mécontentements qu’il aura générés auprès du peuple, le vrai, celui qui ne sait ce que sont des stocks options, des dividendes ou des retraites chapeaux… Il lui faudra alors retirer ce projet et d’entamer un VRAI dialogue avec les organisations syndicales. M. Macron et son équipe n’ont pas d’autre choix. Le feront-ils ? C’est une autre histoire mais il est certain que les salariés de ce pays ont leur destin entre leurs mains.

Aussi, la FAGE-FO demande à tous ses syndicats de se mobiliser pour préparer la grève et faire que ce 5 décembre soit un immense succès. A travers cette réforme des retraites, c’est de notre avenir à tous dont il s’agit, du public comme du privé, des vieux comme des jeunes, dans une nécessaire riposte intergénérationnelle. Un avenir qui est pour nous, indissociable d’une conception solidaire de la République. Tout le contraire de que nous réserve le pouvoir : la réforme des retraites, avec la rigueur salariale, la réforme de l’assurance chômage entre autres, est un des chapitres d’un bien mauvais livre que ce gouvernement écrit depuis 2 ans. Nous pouvons interrompre sa prose. Et cela commence le 5 décembre.

17 octobre 2019