CTM

Déclaration liminaire comité technique ministériel du 20 mars 2019

 

Monsieur le Président,

« IL FAUT EFFECTIVEMENT ARRÊTER LES BÊTISES »

Alors que nous démarrons une nouvelle mandature et forts de la confiance que nous ont accordée nos collègues le 6 décembre dernier, sachez que les élus FO s’attacheront, dans un esprit constructif, à défendre bec et ongles le service public au monde agricole et aux consommateurs. Nous défendrons également avec fermeté les intérêts de nos collègues autant dans les différents services du MAA que chez ses opérateurs.

La crise sociale inédite que nous vivons actuellement, démontre, si besoin, l’importance d’un vrai dialogue social. Cette crise a pris source avec la dégradation, voire l’inexistence d’un réel dialogue social depuis la nouvelle présidence. Nous déplorons avec force que, lors du précédent mandat, nous n’ayons pas été davantage écoutés. Le dialogue social est important. Il est représentatif, encadré et évite toutes les dérives que l’on voit actuellement. Si par exemple, au sein de notre ministère, sur la situation des SEA et du paiement des aides PAC, l’administration avait pris en compte nos alertes et nos demandes au lieu d’être si longtemps dans le déni, nous n’aurions pas connu la situation invraisemblable dans laquelle les services se sont retrouvés. Pour illustration, les aides MAEC 2016 ne sont toujours pas payées dans leur intégralité.

Sujets spécifiques au secteur de l’enseignement agricole

Monsieur le ministre a déclaré que l’enseignement est sa première priorité. Plus que des déclarations, c’est de preuves dont les agents ont besoin !

La situation est grave. Le dialogue social sur les différentes réformes pédagogiques, bac général, bac STAV, apprentissage, a été quasi inexistant. Nous n’avons pas pu nous faire entendre ! Et maintenant, suite à perte d’effectifs, le schéma d’emploi nous impose la suppression de 50 postes pour la rentrée 2019 ! Et après ? C’est l’avenir de l’enseignement agricole qui est menacé ! Sans aucune analyse de cette baisse, la suppression des seuils, l’autonomie des établissements et le recours aux heures supplémentaires sont les recettes dogmatiques proposées pour optimiser les moyens. Mais ces mesures, si elles se mettaient en place, seraient contreproductives en termes d’image, de qualité pédagogique et d’effectifs ! Il faut aussi voir à long terme !

Nous demandons une vraie politique de recrutement d’élèves, dans de bonnes conditions d’accueil et le respect des spécificités de l’enseignement agricole. Il faut améliorer nos conditions de travail et de rémunération pour endiguer le manque d’attractivité de nos professions.

Les directeurs sont toujours dans l’attente d’un statut qui leur permette de bénéficier du PPCR comme leurs homologues de l’éducation nationale, qui intègre un mode de recrutement national et une instance de dialogue social.

Les personnels du statut formation-recherche, et notamment les ingénieurs de recherche et ingénieurs d’études sont démotivés par la mise en œuvre du RIFSEEP. Ce régime indemnitaire n’apporte rien à la plupart d’entre eux. Nous demandons l’harmonisation de la filière formation-recherche sur la filière administrative.

La déprécarisation, dans l’enseignement supérieur ou dans la formation continue et par apprentissage a été un échec ! La précarité se reproduit et se perpétue ! Que va-t-il advenir des personnels des CFA CFPPA ?

Les moyens pour assurer l’inclusion des jeunes en situation de handicap sont bien en deçà de ce qui serait nécessaire. Depuis 4 ans leur nombre a connu une progression de 79%. C’est bien plus qu’à l’éducation nationale. Il faut pérenniser les emplois des auxiliaires de vie scolaire (AVS) et les stabiliser par la création et la fonctionnarisation sous statut d’accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH).

FO continuera de s’opposer à toutes les mesures qui vont à l’encontre du rayonnement et de la défense de l’enseignement agricole, notre objectif commun.

En conclusion

Nos difficultés, nos inquiétudes, c’est vous qui les portez, Monsieur le Président. Vous connaissez nos attentes, nos revendications. Il ne vous reste plus qu’à agir pour enfin nous proposer des perspectives professionnelles motivantes. Une chose est certaine, l’interministérialité ne fonctionne pas pour les agents issus des ministères autres que celui de l’intérieur. Ne tombons pas dans ce piège qui nous est tendu en donnant les pleins pouvoirs aux préfets.

 

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