CSA

Propos liminaires CSA EA 19 novembre 2024

Monsieur le Directeur Général Adjoint, Mesdames et Messieurs,

« Une enveloppe de 35 millions d’euros supplémentaires était prévue pour le budget de 1,7 milliard d’euros de l’enseignement technique agricole. Ce sera finalement 17 millions supplémentaires qui seront alloués dans le projet de loi de finances 2025 ». Ce coup de rabot s’explique par le « contexte de redressement de nos finances publiques », a justifié la ministre Annie Genevard le 13/11, lors de son audition au Sénat.

Alors que les agriculteurs et agricultrices manifestent à nouveau leur colère, FOEA défend plus que jamais un Enseignement Agricole au cœur du système. C’est seulement ainsi que l’agriculture française pourra faire face aux énormes défis climatiques, environnementaux, mais aussi sociaux et sociétaux auxquels elle est confrontée.

La Ministre doit avoir l’ambition de doter l’Enseignement Agricole public de moyens à la hauteur pour mener à bien ces transitions.  

C’est pourquoi, dans la conclusion de sa DL du dernier CSA EA du 9 septembre, FO EA souhaitait que le futur gouvernement octroie les moyens nécessaires à vos services pour faire fonctionner convenablement et développer notre Enseignement Agricole Public.  Nous connaissons maintenant les maîtres mots du futur budget : « austérité et rigueur ».  

  • « Austérité et rigueur » pour les malades : faire payer celles et ceux qui sont malades en augmentant le nombre de jours de carence à trois et en réduisant à 90% l’assiette d’indemnisation. Augmenter le ticket modérateur qui passerait de 30% à 40% en 2025 
  • « Austérité et rigueur » pour les postes : l’Enseignement Agricole public, devrait rendre l’équivalent de 70 ETP au moins, alors même que le renouvellement des générations dans le secteur agricole nécessite des moyens supplémentaires.
  • « Austérité et rigueur » pour les personnels : pas de revalorisation du premier échelon dans la fonction publique, surgel du point d’indice, suppression de la garantie individuelle de pouvoir d’achat (GIPA), bloquant ainsi l’évolution des carrières, sans espoir d’améliorer son revenu, notamment pour celles et ceux qui sont déjà les moins bien rémunérées, dans un contexte inflationniste qui perdure…
  • « Austérité et rigueur » pour les conditions de travail : suppression d’un jour férié, censé rapporter 3 milliards d’euros, alors même que les plus hauts patrimoines et les grands groupes sont encore et toujours épargnés. Ce sont toujours les salariées qui sont sacrifiées sur l’autel de la fameuse compétitivité !

FO EA dénonce ces perspectives contre productives. En plus du dénigrement et de la stigmatisation dont sont victimes les agentes et les agents publics, ces mesures ne résoudront en rien le déficit d’attractivité dont souffre la fonction publique, notamment l’enseignement, bien au contraire ! Enfin, elles ne favoriseront pas un dialogue social serein ni ne garantiront le développement de notre Enseignement Agricole Public, si indispensable aujourd’hui.

Merci pour votre attention