CNESERAAV

Déclaration liminaire du CNESERAAV du 7 décembre 2021

 Dernière minute : le ministre que nous attendions a eu un contre-temps. C’est le directeur de cabinet, Fabrice Rigoulet-Roze qui a fait l’ouverture de cette séance du CNESERAAV

Monsieur le Directeur de Cabinet,

Nous regrettons que le ministre ne puisse participer à cette instance.

C’est pour nous l’opportunité de vous transmettre le message de nos collègues dans les établissements :

L’enseignement supérieur agricole et vétérinaire (ESAV) doit faire face à de nombreux défis de transitions : agroécologiques, numériques, changement climatique et remplacement des générations.

Sommes-nous prêts à faire face ? Notre enseignement et notre recherche en ont-ils les moyens ?

– Les agents sont fatigués et parfois désabusés. Très investis dans leur rôle pour la formation des jeunes et la recherche, ils se sentent peu et mal reconnus. Les fusions, les transitions, les évolutions exigent de plus en plus des personnels. Pour quelles revalorisations ? Manque de concours et de promotions, les carrières des EC et des AITOS stagnent ! Le repyramidage prévu par la LPR qui devrait permettre temporairement la promotion interne de MC vers le corps de PR ne suffira pas à remotiver les MC. Quant au CIA exceptionnel, il génère frustration et incompréhension dans les équipes. FO défend des améliorations pérennes par revalorisation des grilles indemnitaires et du point d’indice. En effet, les agents ont subi une perte de pouvoir d’achat de plus de 20% en 20 ans ! Le baromètre social 2020 traduit d’ailleurs ce mal-être de nos collègues.

– Relever les défis, l’ESAV en a-t-il encore les moyens ? On le voit les moyens sont quasi stables depuis des années. Or une note du conseil d’analyse économique de décembre 2021, écrite par deux enseignantes chercheuses de Paris Dauphine invite à repenser la stratégie d’investissement dans l’enseignement supérieur en France.

« La baisse du financement par étudiant peut affecter le taux de réussite et la qualité des formations, avec des conséquences négatives à long terme sur le marché du travail, la productivité, et l’innovation. D’un point de vue économique, la dépense publique d’enseignement supérieure doit en effet être vue comme un investissement. »

Pour FO, quand l’Etat se défausse sur le privé pour l’ouverture prochaine d’une école véto ou d’autres formations, il recule devant ces investissements porteurs d’avenir, nécessaires à notre pays.

Nous sommes satisfaits des annonces d’augmentation des effectifs étudiants dans les écoles qui doit garantir et développer l’attractivité de nos formations. Ces nouveaux recrutements ne doivent cependant pas se faire au détriment de la qualité des enseignements dispensés. Ils doivent s’accompagner de moyens, à la fois immobiliers (salle, amphi), mais aussi en personnels (EC et AITOS), pour maintenir les apprentissages par projet, les dynamiques d’interface et multidisciplinaires qui font la force de nos formations. Les personnels ont déjà, supporté le développement de cursus post-bac et de master, à coût constant, il est urgent de soutenir les futurs efforts. L’ESAV doit aussi développer une recherche publique indépendante et pérenne. Le renforcement de la formule par appel à projet va déstabiliser nos équipes (CDD missions, tenure tarack,…). Et ce n’est pas la loi pour la recherche, qui va le permettre.

Monsieur le Directeur de cabinet, les enseignants-chercheurs, les personnels administratifs et techniques sont motivés et impliqués, par l’ESAV et par les thématiques qui émergent autant dans la formation que le recherche. Mais ils ont besoin de votre soutien et de vos encouragements par l’augmentation des équipes et le recrutement de nouveaux titulaires, par l’amélioration de leurs carrières et de leurs moyens de travail.

Merci de nous avoir écouté nous espérons que vous nous aurez entendus.