CNESERAAV

Déclaration liminaire du CNESERAAV du 21/10/2021

Madame la Présidente,

Les prix flambent et le pouvoir d’achat s’effondre.

Enseignants, personnels administratifs ou techniques, fonctionnaires ou contractuels, nous sommes tous concernés !

La réponse du gouvernement pour revaloriser les carrières des enseignants-chercheurs et les rendre plus attractives est, au travers de la LPR, essentiellement fondée sur le versement de primes. Encore une fois, qui dit prime, dit « mérite ». Qui dit « mérite » dit évaluation. Qui la fait ? Quand ? Cela nécessite la mise en œuvre de « machines à gaz » où les personnels sont mis en concurrence. Et à la fin, c’est le directeur ou la directrice qui tranche.

Vous aurez beau dire que les critères sont mis en œuvre en toute transparence, les primes génèrent beaucoup de frustration. On le sait bien chez les AITOS avec le CIA et le CIA exceptionnel qui créent beaucoup d’insatisfactions et de découragement.

De plus, il n’y a pas de cotisation retraite sur les primes. Ces revenus n’entrent donc pas dans le calcul de la pension.

A FO ce que nous demandons, c’est le dégel du point d’indice et la revalorisation des grilles indiciaires afin que cela profite à tous et non aux seuls « méritants ».

D’autres mesures de la LPR visent à renforcer la précarisation et la concurrence entre les personnels, notamment pour les enseignants-chercheurs : création de contrats de post-doctorats en CDD de droit public comme de droit privé, de pseudo-CDI dits « de mission », de contrats de « projets » ou encore création de chaires de professeur juniors (6 ans de CDD).

Le décret relatif au contrat doctoral de droit privé 2021-1233 a été publié le 25 septembre 2021. Est-ce qu’il s’applique à l’enseignement supérieur agricole et vétérinaire ? Ce décret permet la réalisation de thèse à100% dans les entreprises, sans nécessairement de rattachement à un laboratoire de recherche public et donc à un écosystème de recherche nécessaire à la formation des jeunes chercheurs. Quelle est la garantie sur l’encadrement proposé au doctorant ? Comment s’assurer de la déontologie des actions menées ? Quelles garanties de publication des résultats de la thèse et donc de possibilité pour le doctorant de continuer, via des post-doc, une carrière dans la recherche publique ? En quoi le dispositif des thèses CIFRE ne serait plus adapté ?

Autre déclinaison de la LPR, le décret n° 2021-1299 relatif au contrat de projet ou d’opération de recherche a été publié le du 5 octobre 2021. Ce type de contrats est actuellement circonscrit à certains organismes de recherche (parmi lesquels le CIRAD ou l’IFREMER avec lesquels certains de nos départements peuvent être en UMR). Nous l’avons déjà dénoncé ! Ce statut précarise les chercheurs !

La LPR prévoit aussi des primes dans le cadre du RIFSEEP pour les AITOS et le « repyramidage » des corps. Au MESRI, seuls les ITRF impliqués dans la recherche en seraient bénéficiaires. Qu’en sera-t-il au ministère en charge de l’agriculture ?

Parce qu’elle est inégalitaire, qu’elle entretient la concurrence entre les agents et qu’elle n’apporte pas les solutions ni les moyens nécessaires pour relever les défis auxquels l’enseignement supérieur et la recherche agricole et vétérinaire sont confrontés, FO revendique l’abrogation de la LPR et le retrait de l’ensemble de ses mesures d’application. FO rappelle aussi sa revendication de rétablissement des crédits récurrents pour la recherche.