
Déclaration liminaire CNESERAAV du 11 juillet 2024
Monsieur le Directeur Général,
La dissolution du Parlement a repoussé à une date indéterminée le projet de loi d’orientation agricole, rendant cette fin d’année scolaire particulièrement difficile pour la majorité de nos écoles, déjà confrontées à des problèmes budgétaires critiques.
Ces difficultés affectent gravement les contrats de nos collègues contractuels rémunérés sur budget, souvent considérés comme des variables d’ajustement. Combien de contrats devront être sacrifiés pour équilibrer les budgets des écoles ?
À Oniris, 10 contrats doivent être supprimés, et l’école a renoncé à embaucher trois assistants hospitaliers malgré un processus de recrutement déjà finalisé. À l’Institut Agro, combien d’emplois sont menacés ?
Cette situation a des conséquences dévastatrices non seulement pour les agents recrutés à Oniris, empêchant l’école d’honorer ses engagements, mais aussi pour ceux de l’Institut Agro, dont les contrats risquent de ne pas être renouvelés, privant ainsi les agents formés de la continuité de leur emploi.
Ce ne sont là que deux exemples parmi d’autres.
Depuis 2019, la DGER nous demande d’augmenter les recrutements d’élèves dans les écoles vétérinaires et plus récemment dans les écoles d’agro. Or, les équipes sont déjà surchargées, les enseignants devant assurer un service plus important, parfois jusqu’à 1,5 fois leur service normal à VetAgro Sup, au détriment de la recherche.
Depuis longtemps, pour répondre aux besoins en personnels techniques et administratifs, la DGER a préféré recourir à des contractuels plutôt qu’à des fonctionnaires. Aujourd’hui, les contractuels représentent près de 30 % des effectifs. Si les écoles ne peuvent plus rémunérer ces personnels, qui effectuera le travail ? Les équipes sont déjà débordées.
De plus, ces agents, souvent en CDI de longue date, constatent que les salaires des contractuels rémunérés par le ministère ont été améliorés. Dans les écoles, il est plus difficile d’obtenir des grilles de rémunération satisfaisantes, convergeant vers les salaires des fonctionnaires. Cette situation crée une réelle inégalité entre les agents et entre les écoles. Lorsque nous tentons d’améliorer les conditions salariales des agents ACB, on nous annonce le nombre de licenciements nécessaires !
En 2023-2024, les écoles ont dû surmonter l’augmentation des coûts des fluides, l’inflation et intégrer la hausse du point d’indice dans les salaires des contractuels. Aujourd’hui, nous apprenons que la SCSP ne serait pas versée intégralement, dans le cadre des économies imposées par l’État.
Si le ministre souhaite continuer à considérer l’enseignement supérieur agricole comme le joyau de son ministère, il doit miser sur l’excellence et investir dans ce secteur. Après l’école vétérinaire privée et Terra Academia, sur quels services privés le ministère compte-t-il encore s’appuyer pour développer l’enseignement supérieur agricole ?
Nous demandons des solutions concrètes et durables pour garantir la stabilité et la qualité de l’enseignement supérieur agricole. Nos écoles doivent pouvoir continuer à former les professionnels de demain dans des conditions dignes et sereines.