CNESERAAV

Déclaration intersyndicale au CNESERAAV du 01 juillet

Dans le contexte actuel il faut un enseignement supérieur et une recherche agricole forts

Avant hier, mardi 29 juin, un collectif regroupant des organisations syndicales de l’Enseignement agricole public (le Snetap-FSU, FO-Enseignement Agricole, le Sea-UNSA, la CGT-Agri, SUD Rural Territoire) et des organisations et syndicats (la Confédération paysanne, la FCPE, ISF Agrista, la Fnaf-CGT, le Snuitam-FSU, la FADEAR), appelait à une journée d’action pour porter l’exigence d’un service public de la formation agricole conforté et ambitieux et contre une privatisation de l’éducation et la formation.

Une action que le nombre de personnes présentes, le nombre de régions représentées (toutes les régions métropolitaines), le nombre d’organisations syndicales et associatives signataires, la force des paroles des parlementaires, les relais dans les médias nationaux … montrent la réussite, mais aussi le problème que pose ce projet pour l’Enseignement agricole en général.

Pour illustrer la marchandisation de l’enseignement nous avions donné rendez-vous aux personnels, aux élu.es et à la presse devant le site qui accueillera dès la rentrée 2021 le campus « Hectar » dans les Yvelines.

Ce projet d’école sans enseignant·es, monté et financé par Xavier Niel et Audrey Bourolleau, est en effet révélateur du désengagement de l’État au profit de financement privé de la formation. Mais elle est aussi symptomatique, malgré une communication autour d’une agriculture plus propre, d’un modèle agricole productiviste conforté par des outils numérisés et robotisés qui doit pourtant être réinterrogé.

Rappelons qu’aucune des instances de consultation de l’Enseignement agricole, n’a été  informée ou interrogée officiellement sur ce projet. On parle pourtant du projet du plus grand campus agricole du monde …

Mais « Hectar » n’est pas un cas unique. Rappelons pour le seul enseignement supérieur la possibilité dans la loi sur la programmation de la recherche, au détour d’un amendement de dernière heure, d’ouverture d’écoles privées vétérinaires, la vente du site historique de Grignon, qui, en soit, est déjà un scandale mais qui en plus pourrait se transformer en centre de formation privée, …

Nous rappelons que pour nos organisations, il revient à l’enseignement agricole public de renforcer et de répartir l’offre de formation sur l’ensemble du territoire afin de répondre de manière juste à la fois aux besoins des familles, des professionnels et de la société en général.

Dans un contexte ou la situation sanitaire semble à nouveau sur le fil et pourrait basculer dès la rentrée de septembre vers un nouveau confinement, ou le rapport du GIEC, à paraître début 2022, semble très pessimiste sur la capacité des États à limiter le réchauffement climatique … l’importance de l’Enseignement supérieur et de la Recherche n’est plus a prouver. Mais pour nos organisations il doit reposer sur un appareil public fort et doté de moyens à la hauteur des défis à relever.