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Groupe de travail Pacte enseignant 03 mai 2023

Revalorisation au 1/9/2023 des salaires des enseignants, CPE et directeurs sous statut d’emploi, titulaires ou contractuels :

Beaucoup de participants mais peu de gagnants, comme au loto !

Nicolas GILOT et Jean-Pierre NAULIN ont représenté FO dans le groupe de travail du CSA Ministériel, convoqué le 3 mai 2023.

Le 3 mai 2023 la DGER et le SRH ont présenté aux organisations syndicales de l’enseignement agricole la déclinaison du projet Macron / Pap Ndiaye sur la « revalorisation » des salaires via le « socle » et le « pacte ».

Plutôt un cours magistral qu’un groupe de travail ! Tout est déjà écrit et rien n’est réellement négociable. Inviter les organisations syndicales à venir écouter les décisions non négociables prises par le gouvernement : le « dialogue social » version Macron est toujours le même !
Pour gagner un peu plus, il va falloir travailler beaucoup plus ! Sachant que l’enveloppe budgétaire est limitée, beaucoup n’auront que des miettes et se prendront en pleine face les effets de l’inflation.
Comme le gouvernement nous y a habitué, il faut aller vite. Les textes seront présentés pour avis au CSA M (Comité Social d’Administration Ministériel, ex CTM) du 1 juin 2023. Par cette précipitation dans les réformes, le gouvernement veut éviter que nous ayons le temps d’analyser ses errements, manipulations et mensonges pour mieux nous soumettre, nous obliger à passer à autres choses. Il faudrait surtout, être « volontaire » ou contraint à travailler plus pour espérer compenser la perte de pouvoir d’achat (-25% depuis les années 80).

D’emblée notre ministère exclut de toute « revalorisation des autres personnels, techniques ou administratifs, infirmières, AESH et AED, ou encore des contractuels… » Pour FO EA, c’est inacceptable d’autant que la revalorisation prévue pour les enseignants n’en pas une ! C’est ce que nous allons maintenant décrypter.

« Socle », « pacte », une « revalorisation », en trompe l’œil, à 2 étages.

« Socle », « Pacte » des mots issus du lexique présidentiel pour tenter de cacher la réalité : les personnels de l’enseignement agricole vont continuer à perdre du pouvoir d’achat. Pour limiter cette perte en euros constants, il va falloir travailler plus ! L’ascenseur salarial est en panne !
Le « 1er étage » de la revalorisation des rémunérations, dite revalorisation « socle », concernera l’ensemble des enseignants et CPE. Ainsi, d’après le président et ses ministres, comparé à 2020, les enseignants gagneraient au 1er septembre 2023 en moyenne 10% de plus. Ce qu’ils veulent nous cacher, c’est que cela inclut l’augmentation du point d’indice de 2022 qui n’était pas une augmentation de salaire mais une compensation très partielle de l’inflation. En fait, à partir de 15 ans de métier, ce sera 4 % d’augmentation en moyenne. Pour les fins de carrière, ce sera 3 % voire moins. C‘est très loin de l’inflation !

Le « 2ème étage » de la revalorisation est lié à l’exercice de nouvelles missions, dite « pacte ». Elle concernera les enseignants et CPE qui le « souhaiteront ». Ils « pourront » s’engager dans des « missions nouvelles » au sein d’une liste imposée par le ministère de l’Agriculture.

1er étage : le « socle ». Quelle serait votre « revalorisation » ?

1er pilier du « socle » : un « doublement de l’ISOE » part fixe. En réalité, cela cache une réduction effective de la prime d’attractivité initialement promise : quel bel enfumage pour les collègues en début de carrière !

Le gouvernement a tenu à utiliser l’effet d’annonce du doublement de l’ISOE versée aux enseignants : en passant de 1255€ à 2550€ bruts annuels, soit 92 € nets mensuels pour l’ISOE.

Où est l’arnaque ? Enveloppe contrainte oblige, cela se fera au détriment de l’augmentation antérieurement prévue de la prime d’attractivité, revue à la baisse. Par exemple, elle s’élèverait à +215€ à 5 ans de carrière (au lieu de +258€), à +207€ à 10 ans de carrière (au lieu de +284€), à +139€ à 15 ans de carrière (au lieu de +223€).

Cette prime d’attractivité ne concernera que les 15 premières années de carrière (jusqu’au 7ème échelon soit 1/3 de la carrière seulement) !

Les enseignants et CPE stagiaires pourraient en bénéficier. Pas sûr que cela suffise à rendre nos métiers attractifs…

D’après Le Monde (publié le 27 avril 2023), pour 70 % des enseignants et CPE, les hausses de 2023 seront inférieures aux pertes de pouvoir d’achat : nous allons continuer notre chute aux enfers !