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Communiqué considération des enseignants

Les enseignants français moins considérés que leurs voisins européens…

La fin du « prof bashing » ?

Un rapport de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance publié en décembre 2022 met en avant le retard de l’éducation en France au regard de ses voisins européens. Voici ce qu’il en ressort :

D’abord il relève que le nombre d’élèves par enseignant et par classe est supérieur à la moyenne européenne. Les enseignants français font partie de ceux qui gèrent le plus d’élèves.  En effet, alors que l’UE compte en moyenne 21 élèves par classe dans le premier cycle du secondaire, la France détient le palmarès des classes les plus chargées avec en 26 élèves.
Ensuite, comme nous l’avons dénoncé à de nombreuses reprises, le rapport précise que les enseignants français sont loin d’être les mieux payés d’Europe. Depuis 2014, les salaires des enseignants en début de carrière ont augmenté dans la plupart des pays. Mais la France fait partie de ceux dans laquelle cette augmentation a été la plus faible (entre 1 et 3%), contrairement à l’Allemagne, l’Autriche et la Pologne qui enregistrent une hausse comprise entre 15 et 30%. En milieu de carrière, pire, les salaires des enseignants français restent nettement inférieurs à ceux de la moyenne des pays de l’OCDE. Pour les enseignants du secondaire, c’est près de 15% de moins que la moyenne, avec 43 133 dollars par an. Cette situation a été aggravée par PPCR (Parcours professionnels, carrières et rémunérations) : création de la classe exceptionnelle mais avec allongement de la durée des grilles. Il faut en France trente-cinq ans d’expérience aux enseignants pour passer du salaire de départ au salaire le plus élevé, contre vingt-six ans pour la moyenne européenne.
Dans un autre registre, en France, contrairement à l’idée véhiculée dans la société et par de nombreux politiques, le temps d’enseignement est plus élevé que dans d’autres pays européens. Le rapport précise que les enseignants passent 720 heures par an devant les élèves, contre 659 en moyenne dans le reste de l’Europe. A ce temps, se rajoute la préparation des cours, les corrections de copies, la concertation et autres… qui multiplient par 2 à 2,5 la charge de travail.
FO EA dénonce ce véritable déclassement social des enseignants, résultat de l’accumulation :
– de la baisse des salaires en valeur constante (chute du pouvoir d’achat),
– de la politique désastreuse d’augmentation des seuils,
– de l’affaiblissement de l’autorité ou du respect, encouragé par le dénigrement régulier du métier et de ses prérogatives,
– de la réduction de l’influence des enseignants sur les décisions relatives à l’éducation…
Ce déclassement social est exacerbé par :
– le manque de reconnaissance de leur travail ou de leur contribution,
– le manque de soutien de l’administration,
– la surcharge de travail avec de nombreuses responsabilités et de nouveaux défis,
– la pression croissante pour atteindre des objectifs de performance élevés avec des moyens en forte baisse.


Cette situation est source de stress, de frustration et d’épuisement professionnel !

FO exige du gouvernement de stopper cette politique insidieuse de dénigrement des métiers de l’enseignement en :
promouvant une culture de respect et de valorisation des enseignants, notamment dans l’enseignement agricole,
offrant des salaires et des avantages sociaux justes par l’alignement sur les salaires des enseignants des pays comparables en terme de richesses,
fournissant un soutien adéquat aux enseignants, y compris par de par la formation continue sur le temps de travail,
permettant la participation des enseignants et de leurs représentants aux décisions qui concernant le système éducatif.

FO Enseignement Agricole estime que dans le contexte actuel des défis auxquels est confrontée l’agriculture sur notre territoire, l’enseignement agricole est au cœur du réacteur. En effet, l’enseignement agricole a tous les atouts pour imaginer et concevoir puis former les jeunes et les moins jeunes à des pratiques réinventées.

Les personnels de l’enseignement agricole peuvent être fiers de leurs métiers. Former pour les métiers de l’avenir, des jeunes citoyens, futurs acteurs des territoires de demain, cela fait sens !

C’est pour cela que FO EA se bat et continuera de se battre pour que l’État redonne des moyens à nos missions, rende nos carrières attractives et octroie des salaires dignes. Rejoignez nous dans ce combat !