Enseignement Supérieur

Compte rendu de l’audience avec l’adjoint au DGER mai 2023

Audience avec Cyril Kao, Adjoint au DGER, chef de service de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Jérôme Coppalle, sous-directeur de l’enseignement supérieur agricole et Catherine Kerneur, adjointe au sous-directeur de l’enseignement supérieur agricole.

Christine Heuzé et Jacqueline Fayolle ont exposé à l’adjoint au DGER en charge de l’enseignement supérieur et à son équipe les positions de FO Enseignement agricole sur l’enseignement supérieur agricole.

Elles ont rappelé que, pour FO, l’attachement de l’Enseignement Agricole Public au ministère en charge de l’agriculture est clair et revendiqué de longue date. Pour nous, l’enseignement agricole, quel que soit le secteur, technique, formation continue, apprentissage et supérieur, de la 4ème au doctorat, doit rester intégré au ministère qui impulse et génère les politiques agricoles.

L’organisation de l’enseignement supérieur agricole

En 2019, FO EA ne s’est pas opposée à la création de l’Institut Agro par la fusion d’Agrocampus-Ouest, de Montpellier Sup Agro puis d’Agrosup Dijon (en 2022).

En effet cette fusion a permis de s’opposer à l’absorption de Montpellier Sup Agro par l’Université de Montpellier.

Nous redoutions la dilution de l’enseignement supérieur agricole dans l’enseignement supérieur. Nous défendons le maintien et le renforcement du caractère national de l’enseignement supérieur agricole.

D’ailleurs, le recrutement de nos étudiants est national. Nous défendons le maintien d’un enseignement national et des diplômes nationaux.

Le financement de l’enseignement supérieur

Alors que le nombre d’étudiants augmente, dans les écoles véto d’abord, puis dans les autres écoles ensuite, FOEA constate et dénonce le désengagement de l’État dans la prise en charge de l’enseignement supérieur agricole, depuis de nombreuses années.

L’agriculture est confrontée à de nombreux défis, environnementaux, climatiques et sociétaux. La formation doit être le moteur de ces transformations de nos modèles agricoles. L’enjeu est grand et les moyens doivent être à la hauteur.

Pour FOEA, on ne fait pas assez appel à l’enseignement supérieur agricole qui, pourtant, considère les systèmes dans leur complexité et étudie les questions de production, de transition, d’installation et de l’acceptation sociale du changement.

Les modes de financements de la recherche, tels les PIA (programmes d’investissement d’avenir) avec leurs systèmes d’appels à projets mettent la pression sur les équipes. Les activités de recherche doivent pouvoir être menées de manière pérenne et sereine, et donc financées de manière récurrente.

La LPR (loi de programmation de la recherche) manque d’ambition pour le financement de la recherche publique en France. L’État doit être exemplaire.

En termes de moyens humains cela contraint les établissements au recours massif à des personnels contractuels. Cela se traduit par le recrutement d’agents, à bas salaires, dont certains, encore à temps incomplet imposé, vivent au seuil de pauvreté.

Par ailleurs, ces personnels contractuels, de par leur précarité, sont amenés naturellement à chercher des emplois pérennes et/ou mieux rémunérés ailleurs ! Ce qui implique pour les titulaires, de devoir former de nouvelles personnes presque chaque année ! Les pertes de temps et d’énergie sont donc très claires.

FOEA refuse un enseignement supérieur où les choix en matière d’enseignement ou de recherche sont dictés par des bailleurs de fonds privés ou soumis aux exigences de formation des régions.

Les écoles à court de fonds sont des proies faciles pour les lobbyistes des IAA et des marchands de produits phytosanitaires.

Le recrutement des étudiants

L’enjeu est d’élargir les viviers de recrutement, notamment socialement et de rendre attractives les formations, particulièrement en industries agroalimentaires. Cette ouverture doit néanmoins se faire en maintenant un haut niveau d’exigence en termes de compétences (notamment de conceptualisation des systèmes complexes) nécessaires à la formation des ingénieurs agro de demain, comme à celle des vétérinaires.

Pour FOEA, il faut plus de passerelles entre le BTSA et le recrutement en écoles d’ingénieurs.

FOEA défend la création d’un BTS/bachelor en 3 ans à l’instar des BUT en privilégiant des temps de formation dans les écoles du supérieur ce qui constituerait une forme de passerelle entre le technique et le supérieur.

Les personnels, EC et AITOS

Nous constatons une dégradation du dialogue social dans les établissements.

Le manque de personnel pour conduire tous les projets est récurrent. Les agents voient leur charge de travail augmenter et les missions se multiplier. Cela crée des situations de mal-être au travail qui vont jusqu’au burn-out.

La LPR (Loi de programmation de la recherche), avec ces CDI dits de mission de contrats de projets, donc jetables, ces chaires de professeurs juniors (CPJ), la mise en place du RIPEC et le repyramidage des enseignants chercheurs (EC), crée des frustrations.

Les primes individualisent la rémunération des agents. Cela génère des tensions là où la cohésion et la collaboration sont nécessaires.

Pour FO, ce ne sont pas ces mesures qui vont changer l’attractivité de nos métiers, EC et AITOS. Nous revendiquons une augmentation du point d’indice à la hauteur des baisses de pouvoir d’achat de ces dernières années (30% en 30 ans) et une revalorisation de toutes les carrières et pas seulement des néorecrutés.

Les contractuels du sup

FOEA constate que près de 35% des agents de l’Enseignement Supérieur sont des ACB, la plupart du temps sur des fonctions pérennes d’AITOS. Or selon la loi de 1983, ces missions devraient être assurées par des agents titulaires.

Concernant l’évolution des rémunérations des ACB, nous dénonçonsque la discussion soit renvoyée à chaque établissement.

Dans le cadre de la création de l’Institut Agro, il est clairement apparu des inégalités et des différences entre les 3 écoles, dans le mode de rémunération et de réévaluation, les agents de Montpellier en particulier, étant en position défavorisée par rapport aux agents des autres écoles.

C’est pourquoi, nous demandons un cadre d’harmonisation nationale des modalités de rémunérations, à l’instar des ACB des CFA et CFPPA. Nous demandons un GT rapidement.

De même, nous demandons une CCP unique pour les ACB de l’enseignement supérieur.

Dans ce cadre, nous demandons aussila dé-précarisation par la titularisation de ces personnels, pour ceux qui le souhaitent.

Enseignement vétérinaire

Nous dénonçons l’incapacité de l’Etat à former le nombre de vétérinaires dont le pays a besoin et rappelons que nous nous sommes opposés à la création d’une école vétérinaire privée (UniLaSalle)en 2022.

Suite aux échanges,

L’adjoint au DGER nous a écoutées et partageait certaines de nos positions, soulignant que, de son côté, son rôle est de faire appliquer les politiques publiques.

Concernant le financement de la recherche, il considère que le PIA4 permet un financement de la recherche plus pérenne.

Concernant le BTSA, la DGER travaille actuellement à son extension à 3 ans, selon des modalités qui ne sont encore définies. FOEA a demandé un GT sur ce point afin que nous puissions échanger sur nos propositions.

Concernant le recrutement des élèves, il s’agit de rendre nos formations attractives, de diversifier les viviers, notamment socialement.

L’échange a été cordial et constructif. FOEA continuera de porter ses revendications.

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