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Pacte enseignant – Réforme de la voie professionnelle

Pacte enseignant, Réforme de la voie professionnelle, Réforme des classes de collège

Le gouvernement avance à marche forcée pour disloquer l’Enseignement Agricole public et les statuts !

FO EA décode pour vous les derniers textes de l’Éducation Nationale et sera vigilant sur leur application dans l’Enseignement Agricole.

À l’Éducation Nationale, le ministre Pap Ndiaye a fait publier les 23 et 25 mai 2023 deux circulaires : l’une devant organiser « la découverte des métiers au collège » et l’autre portant sur la création de « bureaux des entreprises » dans les lycées professionnels. Cela pour une application dès la rentrée 2023 !

Nous avons toutes les bonnes raisons de penser que ces textes vont être déclinés en catimini au ministère de l’Agriculture d’ici la prochaine rentrée.

De quoi s’agit-il ?

Ces deux circulaires s’inscrivent dans la droite ligne d’un rapport gouvernemental datant du mois de mars « Quinze propositions pour consolider la relation entre l’École et le monde économique » et dans les annonces du président Macron sur la réforme de la voie professionnelle.

L’objectif est clair : le président Macron et son gouvernement veulent soumettre l’enseignement public, les personnels et les élèves aux besoins des employeurs.

Des milliers d’heures de cours supprimées…

Le ministre veut imposer aux élèves « un RDV régulier avec le monde professionnel » avec comme objectif « de connaître, à l’issue du cycle 4 (de la 5ème à la 3ème), un panel élargi de métiers de l’ordre de 40 à 50, contre 10 à 15 aujourd’hui ». Dès la classe de 5ème, les programmes nationaux et les enseignements hebdomadaires seront fortement affectés puisque ces activités seraient intégrées « dans l’emploi du temps des élèves […] ».

Pour l’Enseignement Agricole, les classes de 4ème et 3ème seront impactées.

Les chefs d’établissements « en lien avec les équipes pédagogiques » seraient chargés de mettre en place ces nouvelles activités, de les faire « rentrer » dans l’emploi du temps quitte à supprimer des heures de cours !

Le « Pacte » Macron-Ndiaye investit des « référents découverte des métiers » pour mettre au pas les personnels

Dans le cas où ces référents seraient créés dans l’Enseignement Agricole et à condition qu’ils aient conclu un « pacte » à 1250 euros bruts, ils devront se soumettre aux prérogatives du chef d’établissement et du SRFD pour assurer « la coordination des actions, ainsi que les rencontres avec les professionnels et les déplacements des élèves » et « veiller à la cohérence de l’ensemble des activités programmées et de leurs liens avec les programmes disciplinaires ». Cette nouvelle hiérarchie intermédiaire constitue une attaque contre la liberté pédagogique et contre les missions spécifiques de chaque corps.

Une « École territoriale » à la solde des besoins des employeurs locaux

Pour le gouvernement, « la région est bien placée pour jouer ce rôle de tiers de confiance entre l’école et l’entreprise… ».

Ainsi, pour l’Enseignement Agricole, les SRFD définiraient un plan d’actions en concertation avec les régions pour l’information et l’orientation des élèves.

Déjà à l’Éducation Nationale une note de service prévoit que « les équipes éducatives et pédagogiques […] sont accompagnées et formées dans le cadre […] de la formation continue ou des actions d’information proposées par la région ». Ce ne sont ni plus ni moins que des formations-formatages pour faire accepter l’alternance entreprise/école qui va livrer une main d’œuvre quasi gratuite aux employeurs. Qu’en sera-t-il dans l’Enseignement Agricole ?

Des « bureaux des entreprises » à la main des employeurs

Dorénavant, les enseignants ayant signé un « pacte », devraient intervenir en collège pour présenter les formations proposées dans leur établissement. Ils pourraient être soumis aux prérogatives d’un « chef de bureau des entreprises » issu d’entreprises, de fédérations professionnelles, d’opérateurs de compétences, voire d’agences d’intérim si on se réfère à la note de service du 25 mai applicable dans l’Éducation Nationale : le « bureau des entreprises », implanté dans chaque lycée professionnel…, travaille pour le « bénéfice des partenaires économiques, des élèves, des étudiants, des apprentis, voire des stagiaires de la formation continue ».

Pour FO EA, se sont les apprenants qui doivent être au centre de la formation !

Il s’agit bien d’accélérer, au sein des lycées professionnels, la mixité des parcours et des publics, de développer l’apprentissage contre la formation initiale scolaire professionnelle.

Pour mettre en place l’« École du futur » de Macron, tous les statuts doivent être mis en pièce

Dans le cadre du « pacte » et des projets de suppression de filières professionnelles, le statut de tout à chacun sera mis à mal :

  • des enseignants des lycées pro pourraient se voir contraints de se reconvertir en enseignants de collège ou d’école primaire faute de poste,
  • des professeurs des écoles interviendraient en sixième,

Ainsi, le gouvernement, en subordonnant le cadre national de l’École aux exigences des employeurs, s’attaque aux corps des enseignants par un « glissement » vers un corps unique de la maternelle jusqu’à la fin du lycée.

FO EA dénonce cette attaque insupportable contre l’Enseignement Agricole public et nos statuts !

Elle appelle les personnels à se réunir dans les établissements et les services pour prendre position et réaffirmer les revendications :

  • le retrait du « Pacte Macron-Ndiaye »,
  • le retrait du projet de refondation de la voie professionnelle,
  • et toujours, l’abrogation de la réforme des retraites Macron Borne.