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Compte rendu – Attractivité des métiers du MASA

A Paris, le 20 décembre 2023

Pour l’administration, ce groupe de travail a pour objectif de définir une stratégie de recrutement sur la base de l’analyse des constats faits sur l’attractivité de la Fonction publique au niveau interministériel comme au niveau ministériel.

FO Agriculture a souligné l’intérêt de ce groupe de travail mais déplore les conditions d’organisations (plusieurs reports, diaporama envoyé peu de temps avant) et le peu de temps consacré (2h de réunion prévisible pour un diaporama de 24 p.). Cela nous interroge quant aux véritables objectifs.

La lecture du document transmis nous fait plus penser que l’objectif est de justifier les réformes en cours que de véritablement s’attaquer à la crise de l’attractivité.

L’attractivité de nos métiers est un marronnier que les plus anciens d’entre nous revoient fleurir d’année en année, hélas sans produire de fruit.

Avant de réfléchir à de nouvelles dispositions qui risquent d’être contre productives, il nous semblerait plus judicieux de mettre en œuvre les préconisations émises par les différents travaux de ces 20 dernières années.

FO Agriculture a ajouté que le manque d’attractivité de la Fonction publique, et même le « fonctionnaires bashing » qui transparaissent dans les études faites par la DGAFP ne nous étonnent pas. Nous sortons d’années voire des décennies de diminutions drastiques des effectifs et de chasse aux ETP. Tout a été fait pour entretenir une mauvaise image des fonctionnaires.

Les emplois publics ont été décriés, qualifiés de trop coûteux, vétustes, bureaucratiques et peu réactifs. Pendant la crise sanitaire, l’importance du service public et son efficacité ont été remarquées et puis, plus rien. Il faut ajouter que nos salaires sont aussi loin de faire rêver !

Les différentes restructurations ont entraîné des bouleversements et une perte de sens pour les agents.

Les études menées par la Fonction publique le démontrent. Ce qui motive les agents publics, c’est le sens du service public, le désir de servir l’intérêt public et d’être utile à l’usager.

S’il y a perte de sens, c’est souvent lié à la qualité du management, qui prive les agents d’autonomie. Le système de prime individualise alors que le travail d’équipe devrait être valorisé.

En ce qui concerne l’indemnitaire, FO Agriculture demande un travail en interministériel afin que les règles de gestion et le RIFSEEP soient harmonisées pour les mêmes corps. Il faut aussi être clairs et précis dans les fiches de poste.

Et que dire de l’usure de ceux qui doivent faire face à la désertion des services et se retrouvent seuls à assumer les missions de plusieurs ?

Le constat est que nos métiers, techniques, ne font pas rêver les jeunes et manquent d’attractivité.

Nous avons déjà dit au ministre que nos métiers devraient être présentés aux jeunes dans les lycées agricoles afin de mieux les faire connaître auprès de ceux qui se préparent à les exercer. Ce serait l’opportunité de valoriser nos métiers et de montrer nos valeurs : défense des consommateurs, service aux agriculteurs, défense de l’environnement et protection des ressources.

Ces métiers passion, il faudrait les faire connaître sur des médias destinés aux jeunes : instagram et tik-tok.

Pour le SRH, il y a des sujets sur lesquels on a prise et ceux sur lesquels on n’a pas prise.

Une nouvelle loi sur la Fonction publique est attendue pour 2024.

Pour les sujets sur lesquels le ministère peut agir, il y a besoin d’y réfléchir avec les représentants des personnels. Il s’agit de :

  • Ouvrir le nouveau site recruteur, pour publier les annonces, communiquer sur les métiers et les rémunérations, grilles et indemnitaire. Ce sont des repères pour les candidats. La candidature en ligne est espérée pour 2024.
  • Communiquer sur la politique d’action sociale, le télétravail, la qualité de vie au travail…

Il souhaite procéder au renforcement de la gestion RH de proximité, avec un recensement des RH de proximité, pour les accompagner et les former. Un nouvel intranet, accessible à tous, y compris aux agents de l’Enseignement agricole, technique et supérieur, sera ouvert pour donner de l’information.

L’approche GPEEC doit permettre de mieux connaître quels sont les besoins dans les années à venir dans un environnement qui bouge. Il faut aborder la question des transitions écologiques, pour lesquelles le ministre a décidé de mettre 1 milliard au budget 2024 pour favoriser les transitions.

Cela induit une transformation des métiers. Les missions, notamment des missions écologiques, évoluent et des agents vont partir.

Dans les années à venir, il faudra adapter les missions aux besoins réels.

Il faudra un encadrement à l’aise avec la culture du changement.

Par ailleurs, le gouvernement considère que le service public est performant et revient sur ses volontés de privatisation du service public, même si des délégations de service public sont encore choisies. Sur le numérique, par exemple, 60 postes vont être créés au MASA pour réinternaliser les compétences. On va s’appuyer sur les fonctionnaires pour la modernisation de l’État.

Le SRH conclut en disant qu’il s’agit de bien présenter nos missions, d’en écrire le « récit ». La Fonction publique veut privilégier les filières professionnelles.

Le SRH prévoit de réunir régulièrement un groupe de travail permanent en 2024 pour recueillir les idées qui vont faire la différence.

L’équipe FO Agriculture