nationales

Tract pour le 14 novembre 2023

Comme tente de le faire l’administration avec le soutien plus que complaisant d’une organisation syndicale dite représentative des personnels de l’Enseignement Agricole Public, on peut toujours essayer de noyer la réalité sous un flot de « novlangue » (réforme pédagogique « systémique »), de verbiage insipide et autres excuses vaseuses… retards dans la mise à niveau de logiciels, problème de communication (du type : « Désolé, on ne vous avait pas bien expliqué que nous voulions vous exploiter un peu plus ! »), il n’en reste pas moins qu’au bout, c’est bien à la fois notre métier et notre statut qui sont attaqués frontalement.

Par cette décision touchant la façon de comptabiliser les heures de pluri, la DGER s’en prend une nouvelle fois à notre statut en l’annualisant afin de pouvoir exiger de chacun·e, 648 heures d’enseignement par année scolaire quelles que soient les circonstances, quel que soit le déroulement de l’année… Bref, elle veut nous imposer « un plan de charge » avec une économie attendue en cas de généralisation de cette mesure de près de 250 emplois !

Condamné en justice, à plusieurs reprises, sur ce sujet de l’annualisation rampante, le ministère retente en catimini (via la rénovation du bac pro), l’exercice en s’affranchissant de la réglementation, de la note de service Mayajur 2004 non abrogée et avec un mépris total pour les personnels… et qui plus est, avec le soutien d’une organisation dite représentative de ces mêmes personnels ! Et nous n’évoquerons pas le mépris pour les personnels de direction qui se retrouvent à « repasser derrière la DGER » pour mettre en place une nouvelle « usine à gaz » d’un pseudo dédommagement  uniquement pour cette année !

Par cette décision, la DGER s’en prend aussi au cœur de notre métier, de notre relation avec les élèves et étudiant·es, en faisant de nous des « machines à enseigner » pour prendre l’expression de Ph. Meirieu. Pour la DGER et donc le SGEN-CFDT, l’enseignant·e n’est qu’une machine avec un bouton dans le dos pour élever ses cadences d’enseignement, son rendement ! Grâce à ce « bouton magique », avec une rénovation à moyen constant, on ne peut que « demander plus » aux enseignant·es ! Il est possible d’enseigner un même programme en moins de temps… et donc d’enseigner d’autres programmes devant d’autres classes… En particulier si l’enseignant·e veut garder le même niveau de rémunération – perte entre 50 et 200 euros – : « Travailler plus pour gagner autant ».

Et le « pansement » mis pour cette seule année scolaire destiné à « réparer par des HSE les effets négatifs » ne règle rien : si il est le résultat de la mobilisation de l’intersyndicale – hors SGEN-CFDT – , il montre surtout que la DGER n’entend « corriger » les dégâts occasionnés que cette année MAIS surtout pas l’année prochaine puisqu’elle a décidé unilatéralement et sous de faux prétextes de changer les règles qui régissent nos fiches de service et déterminent notre rémunération, avec manifestement en ligne de mire le Pactole d’ETP que nous estimons à 250 !

Est-il nécessaire pour « comprendre » de revenir sur la dégradation de la qualité de notre enseignement :

  • soit l’enseignant·e accélère le rythme de sa progression pédagogique… au risque de laisser sur le bord du chemin les élèves et étudiant·es les plus en difficulté qui ont besoin d’un peu plus de temps
  • soit il ou elle allège son programme, ne pouvant plus tenir les objectifs inscrits dans le référentiel !

Nous sommes des professionnel·les de l’Éducation, des expert·es et nous revendiquons le respect, la reconnaissance et non le mépris !

« On ne fabrique pas des humains, on les accompagne ! Cela nécessite du temps (…) ! »

Comme Ph Meirieu, l’intersyndicale Élan commun/FO-EA/SEA-UNSA craint «plus que tout, la réduction du métier de professeur à une « machine à enseigner » (…)