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Réussir le 21 septembre

C’est peut-être un effet collatéral d’esprits surchauffés-maudite canicule ! – mais le dernier rendez-vous des organisations syndicales de fonctionnaires avec M. Dussopt, secrétaire d’Etat à la Fonction publique, ce mardi 2 juillet, s’est conclu par un fiasco général. Réunies pour discuter rémunération salariale, les OS ont vite compris que cette réunion était un marché de dupes sur les sujets essentiels : point d’indice, jour de carence, non-compensation de la hausse de la CSG, réduction réelle des inégalités salariales femmes-hommes : le ministre a répondu par la négative a toutes ces questions comme cela avait d’ailleurs été le cas en 2018. Ce qui prouve qu’il reste quand même constant dans son entêtement ! Il y a bien eu quelques mesurettes : revalorisation des frais de repas, des CESU garde d’enfants (quoique…) Ceci dit, l’illusionniste M. Dussopt a bien vite été démasqué puisque FO, CGT FSU et Solidaires ont préféré quitter la réunion plutôt que de subir les pénibles séances d’anesthésie du sous-ministre qui s’est encore fait le parangon de la réduction au mérite, des contrats précaires, de la mobilité… Bien avant ce stade du monologue, Force Ouvrière avait anticipé les réponses du ministre qui déroule la logorrhée de l’exécutif dont une des obsessions reste– et cela semble s’accélérer- le futur système de retraite.

C’est en ce sens que la journée d’action du 21 septembre prochain initiée par FO, prend tout son sens. N’oublions pas que lors de son discours de politique générale Edouard Philippe avait réussi la gageure d’assurer que l’âge légal de la retraite ne bougerait pas -62 ans- tout en affirmant qu’il convenait de définir un âge d’équilibre et des incitations à travailler plus longtemps. En clair, l’âge de départ à taux plein serait repoussé à … 64 ans, âge en dessous duquel s’appliquerait une décote. Chapeau l’artiste, au rayon tour de passe-passe, M. Philippe est un maestro. Et puis, il reste ce poison, habillement habillé du costume de l’égalité que constitue le régime par points plus communément appelé système « universel » et qui devrait permettre aux Français, selon M. Macron, de « comprendre en temps réel où ils en sont de leurs droits à la retraite et (de ne) pas être pénalisés par des carrières non linéaires passant du public au privé, du salariat à l’entrepreneuriat et inversement ». Il s’agirait de créer un « système juste, unique, transparent » pour « protéger mieux ceux dont les carrières sont hachées, instables, atypiques », notamment les femmes, a insisté le Président de la République. C’est dans les non-dits que cette proposition est intéressante parce qu’a aucun moment on n’explique clairement que ce régime va absorber tous les régimes existants et conduira à remettre tous les paramètres entre les mains des gouvernements, à commencer par la valeur du point. Aujourd’hui, le montant de la retraite est calculé sur les 25 meilleures années pour les salariés du privé, sur les six derniers mois pour les fonctionnaires. Mais demain, le calcul se fera sur les points achetés tout au long de votre carrière, y compris dans les périodes difficiles de petit salaire, de temps partiel ou de chômage.

En clair, les accidents de la vie ne seront plus pris en compte ce qui diminuera mécaniquement le montant des retraites ou pensions. Montant qui ne sera en plus connu qu’au dernier moment car chaque année le gouvernement et le parlement pourront agir sur la valeur du point. La mise en place d’une décote pénalisera les nombreux salariés qui ne sont déjà plus en activité au moment de faire valoir leur droit à la retraite.

C’est une arnaque totale pour les salariés du privé comme ceux du public et cela risque d’aller très vite. Aussi, il est d’autant plus urgent de se mobiliser et de tout mettre en œuvre pour mettre un terme à cette régression sociale inadmissible. D’ores et déjà, Force ouvrière a prévu une semaine d’information et de mobilisation début septembre. Des meetings et des distributions de tracts seront également organisés dans les départements, pour relayer et expliquer les positions de FO sur la future réforme. N’hésitez pas à vous rapprocher de vos sections syndicales, de vos syndicats nationaux, de vos UD. Votre fédération vous donnera tous les éléments en temps et heure.

En attendant, prenez des forces : nous en aurons besoin !

3 juillet 2019

François GUERARD

Secrétaire général de la FAGE FO