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Communiqué du Conseil Syndical National de FO Enseignement Agricole

Le CSN de FOEA, réuni à Rennes du 9 au 11 mars 2022 s’associe à la condamnation unanime de l’agression militaire de l’Ukraine décidée par le Président Russe. Le CSN exprime son soutien et sa solidarité à l’égard de toutes les populations, victimes de cette guerre. Paix entre les peuples ! Maudite soit la guerre !

La gravité et l’atrocité de la situation en Ukraine mobilisent nos médias mais elle ne doit pas nous empêcher de poursuivre nos combats quotidiens pour la défense des agents et l’enseignement agricole public. Notre démocratie est fragile. Faire taire nos revendications, c’est accepter la soumission et une paupérisation accrue par la destruction des acquis sociaux gagnés par nos luttes légitimes.

Pour nous, l’enseignement agricole public, laïque et gratuit, technique et supérieur est l’opportunité de préparer les mutations de notre agriculture et de nos territoires ruraux afin de leur permettre de faire face à des défis majeurs en formant des jeunes et des adultes. Ces défis sont climatiques, environnementaux, numériques et, l’actualité le démontre, un de ses défis est aussi d’assurer notre souveraineté alimentaire.

Bien implantés sur tous les territoires, métropolitains et ultramarins, nos établissements offrent des formations initiales, par apprentissage ou continues dans tous les domaines. Nos collègues travaillent avec les professionnels des filières pour former des jeunes, citoyens et futurs professionnels prêts à prendre le relai sur le terrain.

C’est pourquoi notre syndicat s’insurge et combat le développement d’organismes privés, soutenu par le gouvernement, comme pour Hectar ou la formation vétérinaire qui va s’ouvrir à Rouen à UniLasalle dès septembre. Sachez que dans cette école vétérinaire privée, les frais d’inscription ont été fixés à 15000 euros par an. Qui peut encore croire que cette école sera accessible à tous… ou bien que les jeunes qui auront dépensés quasiment 100 000 euros dans les frais de scolarité iront exercer en milieu rural… Ne soyons pas dupes, la privatisation de l’enseignement agricole est en marche forcée !

Pour FOEA, l’offre publique permet à tous les apprenants et à leurs familles d’accéder aux formations diplômantes sans dépenses exorbitantes, sans s’endetter sur des années, comme c’est le cas aux Etats –Unis, par exemple. Il est sûr qu’un salarié endetté est plus docile, moins regardant sur ses droits, ne se syndique pas et ne se met pas en grève !

Aussi nous dénonçons l’opportunisme d’Hectar dont l’ouverture coïncide avec l’annonce du gouvernement du lancement d’Agri French Tech, plan doté de 200 millions d’euros pour développer des solutions numériques d’avenir. Cet organisme, tirant ses profits des financements publics, se prétend la plus grande école d’agriculture du monde (quelle modestie !), sans professeurs ! Après la privatisation des autoroutes, c’est la chasse aux financements publics de la formation. Au final, la majorité des citoyens et contribuables devra toujours payer plus pour permettre à une minorité, proche du pouvoir, de dégager des profits colossaux.

N’oublions pas que d’autres organismes privés profitent déjà de la manne financière mise en œuvre par l’Etat par le biais de la formation par apprentissage (loi Pénicaud de 2018) aux dépens de l’enseignement public.

La crise sanitaire qui sévit depuis maintenant 2 ans, a malmené, voire rudoyé les équipes et les individus, personnels, élèves, étudiants, apprentis et adultes en formation continue. Dans ce contexte, FOEA est restée et reste à l’écoute des collègues et continue de les accompagner dans leur quotidien et dans leurs évolutions de carrière. Nous continuons à les défendre dans les établissements, au niveau des régions et jusqu’au national quand il le faut !

Le gouvernement, avec la Loi de Transformation de la Fonction publique a beau essayer de nous bâillonner, en nous retirant des moyens et des capacités à agir, nous ne nous résignons pas !  Nous continuons à défendre nos droits dans les instances nationales et avec nos fédérations, le pouvoir d’achat, l’augmentation de nos salaires, les droits à la retraite, le service public… jusque dans la rue s’il le faut, sans hésitation !

Le 17 mars, mobilisons-nous ! Réunissons-nous en assemblées générales pour débattre de ces sujets avec les collègues, en heures mensuelles d’information !

A Rennes, le 10 mars 2022

Voté à l’unanimité