Communiqué AESH
AESH : entrevue avec la conseillère de la ministre en charge de l’enseignement, le 18 décembre 2025
L’intersyndicale Élan commun, SEA-UNSA, CFDT et FOEA a été reçue ce jeudi 18 décembre par la conseillère, en présence d’un représentant de la DGER, d’une représentante du SRH et de la gestionnaire en charge des AESH.
Après un tour de table de présentation, quatre AESH ont pris la parole afin de témoigner de leurs conditions de travail, et notamment de la non-application de plusieurs dispositions de la note de service encadrant leur emploi.
L’une de nos collègues AESH a notamment déclaré :
« Je suis AESH depuis cinq ans dans un LPA. Nous étions quatre pour assurer 24 heures de suivi ; nous ne sommes plus que deux aujourd’hui, alors que les effectifs sont équivalents et que les élèves à besoins particuliers sont de plus en plus nombreux : sur 170 élèves, un tiers relève d’un PAP ou d’un aménagement de vie scolaire.
Depuis quelques années, nous constatons que certains collèges conseillent aux jeunes de ne pas reconduire leurs aménagements au lycée, au motif d’une supposée autonomie. Or, nous observons plutôt que c’est au terme des trois années de lycée que les élèves parviennent naturellement à moins solliciter l’aide humaine. Dans nos classes de CAPa, nous accueillons également des apprenants issus d’ULIS, pour lesquels les aides humaines ne sont pas systématiquement reconduites. Lorsque les parents doivent refaire les dossiers, les notifications tardent souvent à arriver, ce qui nous place, nous AESH, dans une situation précaire et anxiogène quant au renouvellement – ou non – de nos contrats.
Par ailleurs, en plus de nos missions, nous sommes régulièrement sollicitées pour assurer les aménagements d’examen (CCF ou contrôle continu) dans différentes classes. Les élèves dont nous avons la charge se retrouvent alors seuls, ce qui complique le travail des enseignants et ne correspond pas aux notifications MDPH.
La mutualisation des aides est devenue un véritable casse-tête : elle complique l’élaboration des emplois du temps, ainsi que l’organisation dans les salles de classe. Pour la majorité de nos élèves, internes, il est difficile de les laisser seuls face à leurs difficultés en fin de journée de cours, et cela génère une culpabilité professionnelle. »
Le métier d’AESH est une profession à part entière, qui doit être reconnue. Nos missions doivent être pérennisées. Il est urgent de nous donner un véritable statut de fonctionnaire. »
L’administration a pris note de différents points de griefs et s’est engagée à y apporter des solutions. Un GT CSAM devrait être envisagé pour travailler sur le métier d’AESH. La question du statut sera portée par des députés à l’assemblée en janvier.
