CSA

Déclaration FOA à la présentation du budget

Déclaration liminaire

A Paris, le 10 octobre 2024

Comité social d’administration Ministériel « Budgétaire » 10 octobre 2024

Austérité budgétaire : Chômage technique et assignation à résidence !

Monsieur le directeur de cabinet,

Nous regrettons l’absence de Madame la Ministre à ce Comité Social de l’Administration Ministériel sur la présentation du budget 2025 de notre ministère aux représentants du personnel. Nous tenons à rappeler qu’il était apprécié que le ministre lui-même assume son budget. Nous regrettons également ne pas avoir eu le temps nécessaire pour étudier le document sur le budget.

Voici néanmoins la déclaration liminaire que nous aurions souhaité présenté à Madame la Ministre.

Madame la Ministre,

C’est dans un contexte de déficit excessif inattendu du budget de l’État et particulièrement préoccupant, touchant l’ensemble des services de l’État, y compris ceux du MASAF, que vous avez pris vos fonctions et que nous entamons ce Comité Social d’Administration Ministériel (CSAM) consacré au budget de notre ministère.

Comme à notre habitude, nous saluons votre présence aujourd’hui. Nous tenons à souligner que nous espérons vivement que des réunions bilatérales régulières, mises en place par vos prédécesseurs avec les représentants du personnel, soient maintenues.

Une situation financière catastrophique :

Certaines directions ont informé officiellement nos collègues que les budgets alloués sont épuisés, et cette situation pourrait se prolonger jusqu’à la fin de l’année, voire jusqu’au début de 2025. Cela a un impact direct et concret sur leur quotidien et sur l’accomplissement de leurs missions. Les mesures adoptées imposent des restrictions sévères au fonctionnement des services, qui, rappelons-le, portent des missions régaliennes et prioritaires pour notre ministère.

Voici quelques exemples de ces mesures : interdiction d’utilisation des véhicules de service, arrêt des commandes de fournitures, envoi de documents uniquement par mail, annulation des remboursements des frais de déplacement des agents, absence de chauffage dans les locaux cet hiver, suspension de tous les achats, des travaux et de formations, annulation certains stages. Ces mesures illustrent la gravité de la situation.

Les mesures d’austérité touchent tous les niveaux opérationnels et compromettent non seulement l’efficacité des services publics, mais aussi la sécurité et les conditions de travail des agents, déjà fragilisés par des réformes successives. C’est notre priorité rappelons-le !

Déjà, l’annonce par le gouvernement démissionnaire d’affecter aux ministères le budget 2024, minoré de l’inflation soulevait des inquiétudes concernant la capacité des services du ministère à accomplir leurs missions.

FO Agriculture considère qu’il est paradoxal d’imposer de grandes ambitions sans fournir les ressources nécessaires, tant au niveau de l’administration centrale que des services déconcentrés ou des établissements d’enseignement agricole public.

De plus, le manque d’attractivité des métiers rend l’augmentation des salaires indispensables. La revalorisation de l’Indemnité de Fonctions, de Sujétions et d’Expertise (IFSE), prévue réglementairement, est très attendue par les collègues. La quasi-disparition des promotions devient également un véritable problème.

Madame la Ministre, à FO agriculture nous ne changeons rien, nos revendications restent les mêmes :

  • Nous exigeons toujours l’augmentation du point d’indice et la révision des grilles indiciaires pour tous les agents. Nos collègues n’acceptent plus l’effondrement de leur pouvoir d’achat.
  • Nous refusons la liquidation de notre statut.
  • Nous n’acceptons pas non plus les deux années supplémentaires imposées par la réforme des retraites.
  • Nous refusons de « ne pas remplacer tous les fonctionnaires qui partent à la retraite ». L’erreur a déjà été faite dans le passé et nous en subissons toujours les conséquences.

Au niveau de l’enseignement agricole :

Pour FO Agriculture, la formation doit être le moteur des transformations de nos modèles agricoles. Les enjeux sont très importants : souveraineté alimentaire, transition agroécologique, renouvellement des générations…

Notre ministère se doit d’être ambitieux car les changements attendus doivent être aussi conséquents que ceux impulsés par la création de l’enseignement agricole dans les années 60.

Des inquiétudes demeurent quant aux budgets limités qui empêchent le ministère de soutenir efficacement les écoles de l’enseignement supérieur, certaines déjà en grande difficulté financière. Malgré l’augmentation du nombre d’étudiants, les subventions stagnent, ce qui complique le paiement des agents contractuels et conduit à des suppressions de postes, comme les 10 prévues à Oniris.

Ce manque de moyens affecte la qualité de l’enseignement, l’équipement des laboratoires, les sorties pédagogiques et alourdit la charge de travail des personnels restants.

Les infirmiers et infirmières de l’enseignement agricole sont toujours en attente du Complément de Traitement Indiciaire (CTI) que leurs collègues de l’Éducation Nationale touchent depuis mai 2024.

L’absence de création de postes ou la suppression de poste d’agents contractuels sur budget, alourdit la charge de travail des collègues restant.

Nous nous associons pleinement à l’action menée pour le maintien du lycée de Velet.

En conclusion :

Madame la Ministre, dans ce contexte particulièrement difficile, FO Agriculture vous appelle à défendre ardemment les meilleurs ratios promus/promouvables auprès de la Fonction Publique et du Budget.

Nous vous demandons également de reconduire ou de développer les plans de requalification légitimes et justifiés pour les personnels de votre ministère, et de garantir la revalorisation salariale  nécessaire face à l’inflation subie.

Le service public ne doit pas être considéré comme une dépense, mais comme un investissement pour notre société et pour l’ensemble de la population.

Les services publics représentent une richesse pour chacun d’entre nous.

FO Agriculture continuera à défendre, auprès de tous ses interlocuteurs, les principes du progrès, de la justice sociale, de la liberté et de la paix, toujours dans le cadre de son indépendance syndicale.

Je vous remercie.

Vos représentants FO Agriculture