
Propos liminaires CNESERAAV 10 juillet 2025
Monsieur le Président,
Ce CNESERAAV se tient alors que le Premier ministre a d’ores-et-déjà annoncé 40 milliards d’euros de coupes budgétaires pour 2026. Il faut encore ajouter les 100 milliards d’euros nécessaires pour atteindre l’objectif de 5% du PIB consacrés aux dépenses militaires.
Tout ceci se fera bien entendu aux dépens des services publics et de ses agents, au premier rang desquels sont régulièrement visés l’enseignement et la recherche publics, en particulier l’enseignement agricole. Rappelons que nous nous battons depuis le début de l’année contre la suppression de 45 postes pour la rentrée 2025 dans l’enseignement technique. Et beaucoup d’écoles dans notre périmètre sont en très grande difficulté, ajustant les budgets à coup de fin de contrats des ACB !
Toutes ces politiques de casse du service public sont orchestrées pour faire la part belle au privé. Le lobbying des partis de droites, de l’extrême droite et d’une partie de la gauche a déjà permis l’ouverture d’une école vétérinaire privée, contre laquelle FO s’est battu. De la même manière, l’enseignement agricole supérieur privé finit par accéder à cette instance où depuis plus de 20 ans, nous traitions « des questions relatives aux missions des établissements publics » de l’enseignement agricole, agroalimentaire et vétérinaire ainsi que de la recherche, selon le décret fondateur du 6 avril 2000 ! Nous, qui défendons l’enseignement public et laïc, nous en sommes consternés.
Pour FO, le principe « École publique, fonds publics, École privée, fonds privés » doit continuer à s’appliquer. Nous ne voulons pas ouvrir la voie à un subventionnement accru de ces établissements privés.
Faire entrer le privé dans notre instance, c’est faire rentrer le loup dans la bergerie. C’est laisser les écoles privées dicter leur feuille de route au ministère. C’est permettre au lobbying des syndicats agricoles et des magnats de l’agrochimie d’imposer leur vision productiviste aux dépends des nécessaires transitions environnementales et climatiques.
Déjà la Loi Duplomb, qui prétendait remettre en cause l’indépendance de l’ANSES, a été adoptée le 8 juillet à l’Assemblée nationale. Elle permet l’utilisation de produits phytosanitaires, jusque-là interdits ! (Acétamipride)
Les politiques décident, les agents ont le devoir d’appliquer mais les injonctions deviennent contradictoires. Des jours sombres s’annoncent. Est-ce la Trumpisation qui s’insinue de notre pays ?
Cela nuit gravement à ce que nous allons léguer aux générations futures !
POUR FO EA, L’ENSEIGNEMENT AGRICOLE DOIT ÊTRE LE MOTEUR DES TRANSFORMATIONS DE NOS MODÈLES AGRICOLES, FACE AUX ENJEUX ET DÉFIS SOCIÉTAUX, climatiques et environnementaux.
Merci de votre écoute.