CNESERAAV

Déclaration Liminaire de FO Enseignement Agricole au CNESERAAV du 10 octobre 2024

L’enseignement supérieur agronomique et vétérinaire, tout comme l’enseignement technique, doit être le moteur des transformations indispensables de notre modèle agricole. Face aux défis sociaux, environnementaux et climatiques, il est indispensable de former les acteurs du monde rural et agricole de demain. Et nos établissements sont aussi en première ligne pour leur contribution essentielle à la recherche dans ces domaines. Leur rôle n’est plus à démontrer.

La rentrée 2024 aurait dû marquer un tournant pour l’Enseignement Agricole, en lien direct avec la Loi d’Orientation Agricole. Mais, en raison des aléas politiques, cette loi semble aujourd’hui suspendue.

Pourtant les attentes étaient fortes. Mais les travaux parlementaires ont dévoyé quelques points. Le « bachelor agro », par exemple, présenté par la DGER, en décembre 2023, comme une nouvelle voie. Il devait associer par accréditation des établissements publics d’enseignement supérieur et des lycées agricoles, qu’ils soient publics ou privés. La délivrance du diplôme devait être réservée aux établissements publics relevant du MASA ou du MESR. Mais, face au lobbying de l’enseignement supérieur privé, certains parlementaires ont quelque peu bousculé les projets initiaux.

Aujourd’hui, le projet de loi de finances est présenté en Conseil des ministres. Nous n’attendons pas de miracles d’un gouvernement qui claironne qu’il veut supprimer des postes de fonctionnaires.

Cependant, nous le verrons dans le point de l’ordre du jour qui y est consacré, la DGER demande aux écoles d’augmenter leurs recrutements pour répondre au pic démographique des années 2000.

Cela se fait à nombre de personnels constant et à taille des locaux constante ! A force on va arriver à des groupes d’étudiants pour les TD et les TP incompatibles avec un apprentissage de qualité. Les emplois du temps des enseignants-chercheurs se tendent, très souvent au détriment de la recherche. Pour les personnels administratifs et techniques, les missions se multiplient sans qu’on en supprime. Année après année, les conditions de travail des personnels, enseignants-chercheurs et personnels administratifs et techniques se détériorent. Il y a de réels risques de burn-out chez tous les personnels !

De plus, les moyens stagnent et certaines de nos écoles sont dans le rouge. La plupart de nos établissements manquent cruellement de ressources : laboratoires insuffisants, manque de personnel pour les travaux pratiques, suppression des sorties pédagogiques, matériel informatique obsolète. Pire encore, certaines écoles sont contraintes de renoncer à l’embauche de contractuels ou même de supprimer des postes.

De plus, les conditions de travail et les perspectives professionnelles de nos agents contractuels des écoles (ACB) sont inégales et dépendent des établissements. Nous réaffirmons donc notre demande d’un cadre national, garantissant à chacun les mêmes droits et opportunités.