communiqué RIFSEEP
Le ministère prend-il les agents administratifs et techniques de l’enseignement agricole pour des paresseux.ses ?
Le 28 mai 2025 la note de service sur les montants revus de l’IFSE est parue.
Par le biais d’un message InfoRH du 2 juin 2025, le ministère informe de la revalorisation des barèmes de l’IFSE (indemnité de fonctions, de sujétions et d’expertise). Cela doit concerner 12 000 agents titulaires des filières technique, administrative et formation-recherche, rémunérés par le MASA pour un coût global annoncé de 18,4 millions d’euros par an. Cette mesure devrait se mettre en œuvre au 1er janvier 2025, rétroactivement dans les mois qui viennent. (voir le communiqué FO du 21 mai 2025)
Depuis la mise en œuvre du RIFSEEP en 2017 dans la filière formation-recherche, FO dénonçait sans répit des montants d’IFSE nettement inférieurs pour ces agents et revendiquait leur revalorisation et leur alignement sur les autres filières.
Lors d’un premier groupe de travail, en décembre 2023, une revalorisation a été annoncée, dans une logique d’harmonisation des rémunérations entre les différents corps des filières technique, administrative et formation-recherche exerçant des fonctions similaires dans chacun des différents secteurs d’emploi (services déconcentrés, administration centrale, secteurs de l’enseignement agricole technique et supérieur), permettant de favoriser les mobilités au sein du ministère.
Le ministère promet « une augmentation supérieure, du fait d’un rattrapage nécessaire, pour les corps de la filière formation recherche ».
Mais les promesses n’engagent que ce qui y croient ! C’est bien connu !
Après expertise il s’avère que les nouveaux barèmes pour la filière FR comme pour la filière administrative se présentent par secteur d’affectation : administration centrale, services déconcentrés, enseignement supérieur, enseignement technique. Les montants moyens vont decrescendo ! Il apparait que seuls les agents exerçant des missions identiques aux agents des filières techniques et administratives dans les services déconcentrés ou en centrale seront revalorisés aux mêmes montants.
Le ministère affiche des moyennes de progression intéressantes : + 1550 € annuels pour les TFR, +1266 € pour les SA et + 800 € pour les agents de catégorie C. Cependant, il existe une grande différence entre le haut de la grille et le bas de la grille de ces nouveaux barèmes. Les agents, en bas de grille, SA ou TFR CN en G2.2, sont les moins revalorisés avec 500 € annuels, soit un peu plus de 40€ par mois. Dans ce nouveau barème, le groupe G2.2 (le plus bas) regroupe l’essentiel des missions exercées par les agents aux fonctions caractéristiques de l’enseignement agricole !
FOEA a aussi revendiqué que les agents de l’enseignement agricole d’Ile de France bénéficient des mêmes montants d’IFSE que les agents de centrale, à l’instar des agents des services déconcentrés de cette région. Ce sera mis en place pour les collègues de l’enseignement supérieur. Mais pourquoi les collègues de Brie Comte Robert, La Bretonnière et St Germain en Laye en sont-ils exclus ?
« Cerise sur le gâteau » quand les représentants des personnels ont interrogé le chef du SRH, lors du GT du 20 mai, sur ces différences entre agents de l’enseignement agricole et leurs collègues des autres secteurs, celui-ci a répondu que les personnels de l’enseignement agricole ont plus de vacances que les autres agents. Ils travailleraient moins donc méritent moins ! Comme argument, le chef du SRH évoque un rapport de la Cour des Comptes…concernant les universités ! [https://www.ccomptes.fr/fr/documents/67966]. Il ignore que dans les établissements, pour l’accueil des apprenants, les agents travaillent 38 à 40 h par semaine, voire jusqu’à 42 ou 44h pour des TD ou sorties terrain.
Le RIFSEEP, encore fondé sur la valorisation des modèles managériaux administratifs peine à reconnaître les compétences exercées par les agents de l’enseignement agricole. Ces mesures risquent donc de passer presqu’inaperçues pour la plupart des agents de l’enseignement agricole.