Lutte contre les violences dans l’enseignement agricole
GT du 27 novembre 2025 relatif à la lutte contre les violences dans l’enseignement agricole
Nicolas Gilot, Umberto Balsamelli, Kévin Hautemanière, Héloïse Kunz et Jean Pierre Naulin représentaient FOEA à ce groupe de travail.
Le groupe de travail réuni le 25 novembre 2025 était présidé par le Sous-directeur des politiques de formation et d’éducation.
L’administration a tenu à préciser que la violence dans les établissements dépasse largement le champ éducatif. D’autres chantiers sont parallèlement ouverts :
- les suites de l’affaire dite « Bettaram », avec une cinquantaine de propositions parlementaires en discussion ;
- le drame d’Antibes, qui a déclenché des travaux internes sur la sécurisation des établissements, la protection des enseignants et la gestion des situations les plus graves.
- La violence, une réalité malheureusement ancrée dans nos lycées
FO-EA a souhaité porter à la connaissance de l’administration des témoignages réels de ce que représentent les violences pour les personnels et les apprenants.
1.1. Un exemple emblématique d’un LPA en situation de crise
1.1.1. Une classe explosive et une équipe en détresse
Dans cet établissement les équipes doivent enseigner dans une classe de CAPa où plus de 25 élèves sont regroupés, dont un nombre important issus de structures spécialisées (ITEP, IME, EREA) ou suivis par des services sociaux. Beaucoup présentent des situations familiales complexes, des troubles du comportement ou des besoins éducatifs particuliers.
Pour une partie de ces jeunes, les besoins relèvent clairement d’un accompagnement en petits groupes, avec un cadre et des moyens adaptés pour leur permettre de réussir. Ils se retrouvent pourtant noyés dans une logique de remplissage des sections et de « chiffre », qui les met en échec et augmente les tensions dans la classe. Il est important de rappeler que les élèves porteurs de besoins éducatifs particuliers ne sont pas, pour la plupart, les élèves violents. Au contraire, ils sont bien souvent les premières victimes : victimes des violences de certains pairs, victimes d’un environnement bruyant et anxiogène, et victimes d’une organisation de la scolarité qui ne tient pas compte de leurs besoins réels. Ils en souffrent directement.
Les conséquences sont lourdes :
- les équipes pédagogiques décrivent une forte souffrance au travail : « on rentre dans les classes avec la boule au ventre… De plus, on nous interdit d’exclure les élèves de cours tant que notre intégrité physique n’est pas réellement en danger… » ;
- une grande partie des élèves, qui ne demandent qu’à apprendre et à suivre une formation professionnelle dans des conditions normales, vit au quotidien dans un climat de peur, d’angoisse et de lassitude, avec un impact direct sur leur réussite scolaire et leur santé mentale ;
- les élèves porteurs de besoins éducatifs particuliers ne sont pas, pour la plupart, les élèves violents : ils sont souvent les premières victimes, exposés aux violences de certains pairs et à un environnement bruyant et anxiogène qui ne tient pas compte de leurs besoins réels ;
- quelques élèves très violents peuvent continuer à agir presque en toute impunité, les sanctions n’ayant plus d’effet réel et les équipes étant découragées par l’absence de réponses adaptées ;
- l’établissement ne dispose que d’une infirmière et d’aucun psychologue, sans dispositif suffisant de soutien ni pour les élèves ni pour les personnels.
