
Situation des agents du MASA à Mayotte
Situation des agents du MASA à Mayotte – Transmission d’un courrier de l’intersyndicale FO Agriculture, l’élan Commun, UNSA

Paris, le 5 juin 2025
Madame la Secrétaire Générale,
Nous, intersyndicale FO Agriculture, l’élan Commun, UNSA, constatons que les conditions de vie et de travail, suite au passage du cyclone Chido sur le territoire mahorais sont encore très difficiles au quotidien, pour les agent·es du MASA. Que ce soit dans l’enseignement agricole ou dans les services déconcentrés, les conditions de travail demeurent dégradées : toujours pas de livraisons de préfabriqués pour bénéficier d’espaces de travail couverts, bien isolés du climat ambiant et qui permettent d’assurer le dédoublement des classes pour l’EPN. La reconstruction, outre le fait qu’elle soit retardée à la DAAF, n’est pas repensée en prévention du risque cyclonique. Le site du SALIM reste problématique.
Malgré l’intervention de l’IAPR, la santé mentale des agent·es ne semble pas suffisamment avoir été évaluée. Il est nécessaire qu’un service de médecine de prévention – si possible spécialisée dans ces situations post traumatiques – soit mis en place. En ce qui concerne plus précisément l’EPN, les équipes éducatives sont impactées par la souffrance des élèves et étudiant·es dont le quotidien, après la catastrophe cyclonique, est encore très précaire. C’est aussi dans ce contexte que doivent se préparer les classes à examen. Or, malgré l’engagement de la DGER, il n’y a toujours pas de parution de circulaire précisant les adaptations nécessaires pour cette année, à quelques jours du début des épreuves.
Les équipes de direction semblent démunies en matière de politique de prévention (fonctionnement des instances, mise en place de documents stratégiques en matière de santé sécurité et conditions de travail, …). Il est vrai qu’un travail considérable les attend : l’intersyndicale demande ainsi qu’un ISST puisse se rendre sur les lieux pour apporter au plus près du réel son expertise, nécessairement plus fine après observation sur le terrain.
Enfin, la question des aides sociales nous préoccupe tout particulièrement. La demande est diverse selon les services :
- dans l’enseignement agricole, la demande est de pouvoir être alignée – pour le soutien en aides sociales et primes – avec l’EN qui a versé 4000€ à chaque agent·e (montant déjà minimal au regard, par exemple, du ministère des finances qui a lui versé 5000€). Or, au MASA, il est question d’adapter les primes à chaque agent en fonction des situations connues… ;
- dans les services déconcentrés, les agents n’ont bénéficié que de l’aide sociale avec un montant maximal de 3000€ et encore, pas pour tout le monde. Une prime sur base modulable est aussi créée avec un maximum de 1200€, mais versée en fonction de critères discutables…
L’intersyndicale demande un traitement homogène pour tou·tes, car personne n’est au fait réellement de la situation personnelle, ni des conséquences morales sur les agents mahorais du MASA, après le passage de Chido. Nous ne pouvons accepter qu’en sus des conditions de travail pénibles, nos agents à Mayotte subissent également plus lourdement les contraintes budgétaires qui impactent notre ministère.
Pour conclure, l’intersyndicale sollicite solennellement qu’une délégation de ses membres soit reçue auprès de vous, afin de pouvoir échanger de vive voix sur une situation dont la gravité ne saurait être ignorée. Un tel entretien constituerait, en outre un geste fort témoignant d’un soutien réel à l’égard de nos collègues qui continuent d’exercer leurs missions sur ce territoire durement éprouvé.
Engagé·es aux côtés des agent·es du MASA à Mayotte, nous vous prions d’agréer, Madame la Secrétaire Générale, l’expression de notre détermination respectueuse.
L’intersyndicale du MASA