
Le cyclone Chido
Le cyclone Chido : Analyse des failles dans la gestion de crise à Mayotte et recommandations pour l’avenir
Le 23 janvier dernier, les représentants des personnels ont participé à une formation spécialisée en santé, sécurité et conditions de travail du MASA (F3SCT M), dédiée à la situation de Mayotte.
FO Agriculture était représentée par Soizic BLOT (SNTMA-FO), Emmanuel CHARASSE (FO Enseignement Agricole), Sylvain THIBAULT (SNTMA-FO), Stéphane TOUZET (FO Agriculture), Gisèle VIMONT (SNAMA-FO), et en tant qu’expert·e·s Zalifa ASSANI et Mathieu PINSON.
FO Agriculture est l’union des syndicats FO au MASA. Elle est notamment composée du Syndicat National des Techniciens supérieurs du Ministère en charge de l’Agriculture (SNTMA-FO), du Syndicat National des Ingénieurs de l’Agriculture et de l’Environnement (SNIAE-FO), du Syndicat National des Agents administratifs et de l’IFCE du Ministère de l’Agriculture (SNAMA-FO) et du syndicat national des personnels de l’enseignement agricole et de l’ANSES (FO Enseignement Agricole).
Le cyclone Chido, qui a frappé Mayotte en décembre 2024, a révélé des vulnérabilités importantes dans la gestion des crises à l’échelle nationale et locale. Cet événement a causé des dégâts matériels et humains considérables, impactant tant les infrastructures que les conditions de vie des agents publics et des populations locales. Bien que les services de l’État aient réagi rapidement avec l’activation d’une cellule interministérielle de crise et la mobilisation du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire (MASA), des lacunes significatives ont été constatées dans la coordination, la réactivité et l’adéquation des aides déployées.
Mobilisation des services de l’État et gestion initiale de la crise : Le cyclone Chido, survenu en décembre 2024, a entraîné une mobilisation rapide des services de l’État. Une cellule interministérielle de crise a été activée le 13 décembre, et le MASA a mis en place une task force pilotée par M. Martrenchar. Les priorités immédiates étaient d’assurer la sécurité des populations, de rétablir les réseaux essentiels et d’évaluer les dégâts matériels et recenser les victimes.
Impact matériel et mesures agricoles de soutien : L’impact matériel inclut des infrastructures détruites, notamment des logements précaires, mais aussi des terrains agricoles (industriels et vivriers) et des pertes humaines parmi les populations les plus vulnérables. Sur le plan agricole, des aides nationales ou européennes (FEAGA, FEADER) sont en cours de validation. L’établissement public de Coconi a reçu 2,4 millions d’euros pour sécuriser ses bâtiments et rouvrir ses portes.
Conditions de vie difficiles pour les agents de Mayotte : Toutefois, les agents de Mayotte se témoignent de conditions de vie difficiles : pénurie d’eau potable et de nourriture, logements endommagés, et manque de soutien psychologique. Les représentants des personnels déplorent la lenteur du MASA à distribuer les aides, comparée à d’autres ministères comme l’Éducation nationale, qui ont agi plus efficacement.
Critiques de la coordination interministérielle : La coordination interministérielle est critiquée pour son inefficacité. Chaque ministère agit isolément, entraînant des disparités dans les aides accordées. Les décisions prises à Paris sont jugées déconnectées des réalités locales, avec une gestion tardive et inadaptée.
Exigences des représentants des personnels : Les représentants des personnels, dont FO Agriculture, réclament des mesures d’urgence, notamment la distribution régulière de packs d’eau et de nourriture, un soutien psychologique renforcé, et des primes équitables. Ils demandent aussi une sécurisation des bâtiments, un dialogue social renforcé, et une simplification des démarches administratives.
Pour FO Agriculture, cette crise met en lumière les failles d’une coordination interministérielle prétendument centralisée et la nécessité d’une révision des mécanismes de gestion.