nationales

Compte rendu audience ministres novembre 2025

COMPTE – RENDU

Paris, le 3 novembre 2025

Ministères :

  • Amélie de Montchalin, ministre de l’Action et des Comptes publics
  • David Amiel, ministre de la Fonction publique et de la réforme de l’État
  • Emmanuel Constantin, directeur de cabinet du ministre de la Fonction publique et de la réforme de l’État
  • François Gicquel, conseiller technique
  • François Charmont adjoint au directeur général de l’Administration et de la Fonction publique

FO Fonction publique

  • Christian Grolier, secrétaire général FGF-FO et FO Fonction publique
  • Grégory Leduc, secrétaire fédéral FSPS-FO branche santé
  • Laurent Mateu, secrétaire fédéral FSPS-FO branche territoriale
  • Patrice Perouas, secrétaire fédéral FGF-FO

Dans le cadre de la campagne FO Fonction publique pour porter nos revendications et combattre les projets de loi de Finances (PLF) et de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2026, nous avons eu audience avec les deux ministres et leur cabinet.

Nous avons porté les revendications communes aux trois versants puis chacun a spécifié certains points.

Pouvoir d’achat, rémunération,indexation de la valeur du point d’indice sur l’inflation, amélioration de la grille indiciaire (C, B et A), rémunération à 100% en cas d’arrêt maladie. Nous avons pris de nombreux exemples issus du cahier revendicatif « Vivre dignement de son travail ».

La ministre dit comprendre la situation des agents tout en confirmant son incapacité à financer des mesures générales comme l’indexation ou la revalorisation du point.

Les deux ministres disent vouloir lancer une négociation sur l’ensemble des éléments de la rémunération (grille, prime, indemnité de résidence, etc…) dans la perspective du PLF 2027.

FO sera vigilante sur cette éventuelle négociation et son impact sur une nouvelle réforme des retraites.

Fonction publique de l’État

Concernant les réformes envisagées, intelligence artificielle, énième réforme de l’État, nouvelle décentralisation, nous avons à nouveau réitéré notre demande de relancer le Conseil national des Services publics (CNSP). Ce conseil réunit les organisations syndicales représentatives, tous les employeurs publics et des parlementaires et peut être saisi pour toutes les évolutions des missions de la Fonction publique notamment.

La ministre Amélie de Montchalin s’est dit intéressée par la relance de cette instance. A suivre !

Sur l’Outre-mer, FO a défendu plusieurs points :

  • le refus de l’abattement de 10% en cas d’arrêt maladie y compris sur l’indemnité de vie chère,
  • l’aide au loyer pour tous les agents affectés à Mayotte, qu’ils bénéficient d’un centre d’intérêt matériel et moral (CIMM) ou pas.
  • sur la contribution volontaire (CVR), ex-ITR, qui s’applique aux agents des iles du Pacifique, FO a défendu un nouveau dispositif consistant à cotiser sur l’ensemble des rémunérations y compris l’indemnité de vie chère. Nous avons également revendiqué le retour de l’océan Indien (Ile de la Réunion, Mayotte) dans le dispositif.

Concernant l’égalité professionnelle, FO a indiqué qu’elle s’inscrivait dans la future négociation mais qu’un premier geste fort était nécessaire avant de multiplier les réunions. A ce titre, supprimer l’abattement de 10% pour les femmes enceintes en congé de maladie ordinaire est très attendu.

S’agissant des instances paritaires, Face à deux ministres qui affirment vouloir faire du dialogue social un axe majeur pour « engager des réformes », nous avons revendiqué :

  • la restauration des CHSCT, urgence à l’heure où les RPS, les suicides se multiplient dans toutes les administrations,
  • le retour des compétences des CAP (mobilités, avancements) pour redonner du sens au collectif de travail et arrêter des décisions unilatérales de la hiérarchie assimilées au « fait du prince ».

La ministre n’a pas fermé la porte à nos revendications. Nous allons donc poursuivre en ce sens !

Concernant le logement, rappelons que le ministre Amiel avait porté une proposition de loi en tant que député pour développer le logement pour les agents publics. Il nous a indiqué que cette proposition allait reprendre son parcours parlementaire.

S’agissant les retraites, pour FO, une seule option : l’abrogation de la Loi. Le ministre Amiel nous a indiqué le lancement prochain d’une conférence travail et retraite interprofessionnelle où serait intégrée la Fonction publique.

Nous avons également relancé notre demande de permettre aux agents des catégories actives et super actives de pouvoir liquider le régime de retraite additionnelle de la Fonction publique (RAFP).

Fonction publique territoriale

Nous avons alerté les ministres sur la précarité grandissante qui touche les agents de la Fonction publique territoriale (FPT).

Nous avons rappelé, qu’a l’heure où le gouvernement annonce faire de 2026 la grande année de l’égalité professionnelle, il était indispensable de regarder la situation de la FPT ou une majorité de femmes exercent.

Nous avons cité en exemple les aides à domicile, en très grande majorité des femmes, dont la rémunération reste bien souvent inférieure au SMIC, voire nettement en deçà. Cette situation est inacceptable au regard de leur engagement quotidien auprès des personnes les plus fragiles.

Nous avons rappelé que les agents de la FPT constituent la Fonction publique la moins bien rémunérée, et de loin, malgré un rôle de proximité essentiel au fonctionnement de nos collectivités et à la cohésion sociale.

Nous avons aussi évoqué la Protection sociale complémentaire (PSC), ainsi que les difficultés persistantes liées à la libre administration des collectivités, qui ne doit pas se faire au détriment des droits sociaux fondamentaux des agents. 

Que la décision de repoussée à 2029 l’application d’une participation minimale à 50% est catastrophique en termes de pouvoir d’achat et que cela entachait ce qui a été présenté comme une grande avancée sociale.

À l’issue de cet échange, la ministre a proposé la tenue d’un nouveau rendez-vous en décembre afin de travailler spécifiquement sur la problématique des emplois précaires, notamment ceux majoritairement occupés par des femmes dans la FPT.

Fonction publique hospitalière

La Protection Sociale Complémentaire a été au cœur des débats concernant le versant Fonction publique hospitalière (FPH), en rappelant à la ministre Amelie de Montchalin que c’est elle qui a été à l’initiative de l’accord en 2022 pour le versant État et qu’à ce jour, rien n’était fait à la FPH.  

Dans un contexte de pouvoir d’achat en berne, d’augmentation certaine des complémentaires santé dans le budget 2026, d’une obligation de respect de la loi, FO a réitéré sa protestation et son indignation face à un éventuel report de la mise en place de la PSC. 

Pour FO cela reste inacceptable notamment envers des agents prenant soins des usagers et avec des hospitaliers qui restent « bon dernier » des salariés à ne pas posséder d’aide au reste charge en frais de santé. C’est pourquoi afin d’aller vite et sans complexifier ce dossier FO a revendiqué la mise en place du 100% Sécu.  

La ministre s’est dit non satisfaite de la gestion de la PSC pour l’hospitalière depuis son départ du ministère de la Fonction Publique et dit vouloir chercher une solution. La ministre prendra attache avec la ministre de la Santé sur le sujet. 

FO a aussi insisté sur l’abattement des 10% en cas de maladie ordinaire à la FPH, pour lequel c’est la double peine, puisque 80% des agents sont des femmes avec des horaires atypiques. Pour FO l’égalité femme/homme que prône la Ministre, avec cette mesure injuste, est un leurre.