nationales

Communiqué intersyndical

Moyens de l’Enseignement Agricole : le combat continue et doit encore s’amplifier !

Après de premières mobilisations dans un certain nombre de lycées, cela dès les annonces de baisse drastique de DGH de – 30 000 heures entre fin novembre et début janvier… avec des directions d’établissements et des DRAAF-SRFD ayant pour injonction de revoir en urgence la carte des formations « à l’économie » et l’ensemble des capacités d’accueil de nos lycées, « à la baisse » classes entrantes comprises…

Après le dépôt d’un préavis de grève intersyndical courant du 15 janvier au 31 mars, suivi de deux audiences l’une le 15-01 avec la Conseillère à l’Enseignement Agricole, puis l’autre le 11-02 avec la Ministre de l’Agriculture… le tout pour s’entendre dire qu’elle aussi « aurait préféré que nos moyens soient maintenus » comme à l’Éducation Nationale mais qu’il y a « des efforts à consentir » néanmoins…  et qu’effectivement il y a une « contradiction manifeste entre les 30 % de jeunes à former en plus dans nos établissements aux métiers de l’agriculture et la suppression confirmée de 45 emplois en loi de finances pour la rentrée 2025 »…

Après une première journée de mobilisation nationale en région le 13 février, puis une audience à Matignon avec le Conseiller à l’Agriculture et la Conseillère à l’Éducation du Premier Ministre le 12-03… ce dernier expliquant le plus sérieusement du monde que « l’Enseignement Agricole a été oublié » (sic) lorsque F.Bayrou a rendu ses arbitrages politiques… « trop petit vous comprenez » et d’ajouter en toute fin d’entretien « mais vous avez raison, il est vrai que sous 4 à 5 ans nous allons voir le paysage du monde agricole et de nos campagnes changer sous nos yeux… et en conséquence la capacité à répondre au renouvellement des générations d’actifs agricoles partant en retraite va être décisif »… « il faut donc que l’année 2026 soit différente »… et de conclure sur un « je suis prêt à vous revoir avant l’été pour refaire un point sur l’état de la situation »…

Après une seconde journée d’action nationale le 25 mars, annoncée lors d’une conférence de presse à l’Assemblée Nationale, mobilisation se déclinant dans des pôles interrégionaux choisis par l’intersyndicale, avec manifestations et envahissements de 5 DRAAF (à Rennes, Toulouse, Limoges, Dijon et Amiens), suivie et relayées par de nombreux médias locaux comme nationaux (France Inter, France Info, Touteduc, Reporterre, l’Humanité)…

L’Intersyndicale avait de nouveau pris date le 3 avril avec la Conseillère à l’Enseignement Agricole de la ministre, afin de porter les 3 revendications que les personnels de l’EAP ont précisément fait raisonner avec force détermination dans les locaux des DRAAF le 25 mars.

La Conseillère a répondu ce qui suit :

Concernant le projet de loi de finances rectificative – PFLR 2025 : « Oui, nous porterons cette demande de rétablissement des 45 ETP, mais sans pouvoir vous garantir que nous serons entendus »

Concernant le redéploiement des 10 ETP encore en réserve : « Ces heures seront bien intégralement redéployées. J’entends vos demandes que ces moyens en DGH le soient immédiatement au bénéfice des capacités d’accueil des lycées et des conditions d’études des élèves et étudiants, et sans qu’une partie ne serve à l’ingénierie des projets préfigurateurs de bachelor agro, soit l’équivalent de 3 ETP »… « La DGER reviendra vers l’intersyndicale pour préciser ces points ».

Concernant le schéma d’emplois 2026 : « Si à ce stade nous n’avons pas de garanties sur les arbitrages politiques qui seront rendus, la Loi d’Orientation Agricole avec ses différentes mesures et objectifs chiffrés nous permet d’être dans un contexte plus favorable. Par ailleurs, ce qui est sûr c’est que tout le monde a bien vu les personnels de l’EAP mobilisés… ».

Vous l’aurez compris, il est plus que jamais nécessaire de maintenir un haut rapport de force avec un ministère et un gouvernement inconsistant jusque-là au regard des enjeux propres au monde agricole, comme aux transitions en cours. L’avenir de ces métiers du vivant que portent nos établissements au quotidien et au-delà de nos territoires ruraux comme périurbains ne s’écrira pas sans l’Enseignement Agricole Public !

Les Personnels que nous sommes, fort des actions conduites depuis plusieurs mois maintenant avec l’appui de l’Intersyndicale, commencent à faire entendre ces enjeux et cette exigence du rétablissements de moyens à la hauteur des défis qu’ils nous reviennent de relever.

L’intersyndicale se réunira dans les jours qui viennent pour décider des suites nationales à donner à nos actions dès le mois de mai ! Les Personnels de l’Enseignement Agricole Public ne renonceront pas à exiger cette politique publique éducative ambitieuse et financée en conséquence dont le monde agricole et nos campagnes ont besoin !

Paris, le 10 avril 2025