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Communiqué FO Enseignement Agricole du 21 juin 2024

La DGER vient de publier la note de service sur les priorités d’action pour l’enseignement agricole technique sur l’année scolaire 2024/2025 (DGER/SDEDC/2024-332 du 18-06-2024).

En période électorale, ces annonces pour 2024-2025, bien que louables, sonnent comme une promesse vide sans ressources adéquates.

Depuis sept ans, la DGER et le gouvernement persistent dans un simulacre de dialogue social, ignorant systématiquement nos alertes et propositions constructives.
Les priorités telles que la transmission des valeurs républicaines et la préparation aux défis écologiques nécessitent plus que des déclarations d’intention ; elles auraient dû exiger un engagement concret, des financements appropriés, et une véritable écoute des acteurs de terrain.

La gestion néolibérale, orchestrée par l’administration a eu des conséquences catastrophiques sur la qualité de l’enseignement et le bien-être des personnels et des apprenants. Réduire les budgets, favoriser une logique de rentabilité à court terme et négliger les besoins fondamentaux des établissements, a créé un environnement où la précarité, l’absence de reconnaissance et le manque de soutien sont devenus la norme. Les établissements agricoles, laissés à eux-mêmes depuis trop longtemps, manquent cruellement des moyens nécessaires pour accomplir leurs missions, entraînant fatigue et désillusion.

Cette approche a mené à une dégradation des conditions de travail, à une surcharge des personnels, et à une diminution de la qualité de l’enseignement. Les personnels sont épuisés, parfois démotivés. Les apprenants en pâtissent directement, privés des conditions nécessaires à un apprentissage serein et de qualité.
À cela s’ajoute la dégradation de plus de 30% du pouvoir d’achat des personnels de l’enseignement depuis plus de 30 ans. L’ignoble tentative de modifier le calcul de la pluridisciplinarité, réduisant une heure à 0,77 heure, forçant les enseignants à travailler plus pour gagner moins, illustre parfaitement le mépris des politiques à leur égard.

La détérioration du pouvoir d’achat et des conditions de travail des personnels, génère un manque d’attractivité pour nos métiers, surtout l’enseignement et rend le recrutement de plus en plus difficile. Faute de candidats enseignants les élèves sont privés d’heures de cours.

Ce mépris a nourri frustration et sentiment d’injustice parmi les personnels éducatifs. Ce climat, aggravé par une communication excessive, vide de contenu pousse certains à se tourner vers des discours populistes et séparatistes.

Ce mépris pour les enseignants et l’éducation publique, dépouillée de l’éducation citoyenne est une trahison des idéaux du Front populaire des années 1930 et du CNR de 1946, qui se sont battus pour une éducation accessible et de qualité pour tous : l’École publique laïque et gratuite.

Cette situation intenable, le gouvernement actuel en porte la responsabilité, et avec lui tous les gouvernements de droite comme de gauche qui, depuis des décennies, ont mené des politiques de destruction des conquêtes sociales, attaqué les droits des salariés et de la jeunesse, et se sont efforcés de faire baisser le coût du travail, de s’attaquer aux chômeurs, de saccager les services publics dont l’École publique, garante du droit à l’instruction et à des qualifications reconnues pour tous.

Cette politique a été aggravée sous la présidence d’Emmanuel Macron : démolition de pans entiers du Code du travail, du Statut de la Fonction Publique et de l’Assurance chômage, loi immigration, recours systématique à l’article 49.3, répression inédite des mouvements sociaux et de la jeunesse…
Par ailleurs, FO Enseignement Agricole réaffirme son opposition à toute forme de racisme et de rejet de l’autre. FO restera sur le terrain syndical pour porter ses revendications en toute indépendance et défendre les intérêts des salariés et plus particulièrement des agents de la Fonction Publique, garants des valeurs de la République que le gouvernement Macron n’a eu de cesse de chercher à faire disparaître. Le projet mortifère de réforme du statut de la Fonction Publique, ourdi en secret par Guérini, en est une preuve.

Face au risque de chaos, pour FO Enseignement Agricole, il est impératif, de prendre une position à la veille des élections législatives en faveur des valeurs républicaines, laïques et sociales. Ne laissons pas des promesses creuses continuer à saboter notre système éducatif et l’avenir de nos enfants. FO Enseignement Agricole rejette également les discours populistes de droite comme de son extrême qui, en plus d’attaquer nos acquis sociaux, partagent le même projet pour l’école que la macronnerie : stigmatiser, diviser, vassaliser, réduire les moyens, favoriser les inégalités…

 FO Enseignement Agricole revendique des politiques qui respectent véritablement l’école publique et ses agents et investissent dans une éducation de qualité pour tous. En soutenant ces principes, nous pouvons espérer garantir un avenir meilleur pour notre système éducatif, pour nos enfants et plus globalement pour les générations futures.