Compte-rendu de la rencontre avec le Ministre de l’Agriculture et de Souveraineté Alimentaire le 28 août 2023
Intervention de FOEA lors de l’audience du 28 août 2023 avec le ministre de l’Agriculture
Monsieur le Ministre
Face aux nombreux défis, sociétaux, environnementaux, ou encore climatiques, auxquels notre agriculture et les territoires ruraux sont confrontés, l’enseignement agricole a un rôle majeur à jouer. Il doit former les jeunes mais aussi des personnes en reconversion professionnelle.
Le pilotage des débats préparatoires de la Loi d’orientation agricole a été confié au Directeur général de l’enseignement et de la recherche. Les attentes des personnels sont grandes !
Nos apprenants, nos étudiants, nos futures forces vives doivent pouvoir bénéficier d’une éducation de qualité, dispensée par des enseignants épanouis et respectés !
Or des réformes successives, des budgets toujours étranglés, des seuils en augmentation, un accueil de publics à besoins particuliers sans accompagnement, des conditions de travail inacceptables et une reconnaissance plus que minimale découragent et démotivent les personnels !
Comment redonner du sens et motiver les personnels dans nos établissements de l’Enseignement agricole technique et supérieur ? Comment rendre nos missions attractives pour les nouvelles générations ?
Quels seront les moyens pour l’Enseignement agricole public ? Nos établissements doivent être dotés des ressources suffisantes pour devenir des infrastructures modernes avec les équipements nécessaires, à la hauteur des enjeux de l’agriculture contemporaine et à venir.
Parmi les personnels,
- Les infirmier.es, en particulier, s’interrogent sur leur place dans l’Enseignement agricole. Ils sollicitent une audience en intersyndicale (lettre qui a été adressée au Ministre le 6 juillet 2023).
- Les AESH, personnels indispensables à l’accueil des jeunes à besoins particuliers, réclament un statut.
- Les agents contractuels sur budget des CFA CFPPA sont en attente d’un texte réglementaire applicable à tous. Les agents contractuels sur budget de l’enseignement supérieur ne doivent pas être oubliés.
Les réformes récentes suscitent des craintes :
- La réforme de la voie professionnelle et notamment la gratification des stages : nous craignons qu’elle engendre une modification du rapport entre le stagiaire et le maître de stage.
En outre sa mise en œuvre génère beaucoup de travail supplémentaire dans les établissements. FOA est favorable à l’augmentation des bourses afin de permettre à nos jeunes, pour la plupart issus des milieux les plus fragiles, de suivre leur scolarité dans les meilleures conditions.
FOA est opposée à la substitution aux cours d’une phase de stage en fin d’année pour les jeunes en bac pro qui « choisiraient » de ne pas poursuivre leurs études. Cette soit disant « insertion directe dans l’emploi » les priverait de cours et les fragiliserait encore davantage. Ces jeunes doivent être maintenus dans le système scolaire le plus longtemps possible. Encore plus s’ils souhaitent s’insérer directement après leur bac. Il faut leur laisser le temps de la prise de conscience de leur intérêt futur à poursuivre leur spécialisation.
Pour FOA, la formation professionnelle par voie scolaire a pour objectif de former le jeune à un métier et non pas à un emploi.
- Le calendrier du bac et les épreuves anticipées : nous nous satisfaisons des annonces gouvernementales reportant toutes les épreuves en juin, comme nous le revendiquions.
- Le Pacte enseignant :
Ce n’est pas le « pacte » enseignant qui permettra de rendre nos métiers attractifs. Pour FOA, le « pacte » remet en question le droit à une carrière stable tel que garanti par nos statuts. Ce salaire, versé sous forme de prime, n’est pas pris en compte pour la retraite. C’est un changement radical qui dénature l’esprit même du statut de l’agent de la fonction publique.
Le « pacte » constitue une mise sous tutelle de la pédagogie car il modifie les relations avec le directeur.
Sa mise en œuvre engendre un surcroît de travail dans les établissements alors que les équipes devraient être concentrées sur la rentrée.
Extension du BTSA de 1 an à l’instar des BUT : nous demandons l’ouverture d’un groupe de travail afin d’être associés à ce projet. En effet, ceux qui sont au cœur de l’enseignement ne doivent plus être systématiquement écartés des décisions prises pour l’enseignement.
Dans notre société fragmentée, FOA vous demande, Monsieur le Ministre de tout mettre en œuvre pour favoriser l’accroissement de la capacité à enseigner de manière efficace et à offrir un environnement d’apprentissage propice au développement des compétences de nos élèves et apprenants. L’Enseignement agricole a aussi vocation à en faire des citoyens.