nationales

Humeur de mars

Réforme de la voie professionnelle, réforme du bac général et technologique, Parcoursup, ou encore Refondation du contrat social avec les agents publics et Action publique 2022…Nous sommes submergés par des attaques simultanées sur tous les fronts. Nous étourdir, nous assommer, tel est bien le but ultime. Sans ménagements, le gouvernement bombarde et impose ses nouveaux projets.

Dans l’incapacité de justifier de tels sacrifices imposés à une partie de la population, le gouvernement se voit contraint d’imposer les changements sans aucune concertation en amont. Tous les projets viennent d’en haut, pour ne pas dire nous tombent dessus. L’objectif est bien de nous abrutir, de nous  réduire au balbutiement, de nous réduire au silence.Tout est orchestré. C’est une machination. En outre faute d’opposition politique crédible tout devient possible… et surtout le pire

Dans quel objectif ? tout démolir ? Pour en faire quoi ?

Si encore il s’agissait de construire le système de 21e siècle ?

Non ! l’unique but de ces soi-disant réformes est de condamner au bûcher des siècles de combats sociaux pour permettre à une minorité de continuer à s’enrichir.Défenseur d’un système utltra-libéral, qui tôt au tard court à sa perte, le gouvernement a définitivement fait de choix de la régression sociale.

Car le but est bien la démolition du service public et sa privatisation comme cela a déjà été fait en son temps avec la Poste ou France Télécom, avec le cortège de problèmes que cela a généré et génère encore pour ces agents publics, ou ce qu’il en reste.

Et partout, dans les médias comme au Café du Commerce, on oppose sans relâche le public contre le privé, les statuts spéciaux contre les autres. Le gouvernement a bien compris qu’en nous opposant, en nous faisant croire que les uns ont des avantages bien supérieurs aux autres, il peut progressivement tout démolir… Qui sera le prochain ? Quand le statut des fonctionnaires, quand celui des cheminots – tous ces nantis !! – seront trop dégradés, qu’adviendra-t-il aux plus fragiles, ceux devenus plus nombreux, du fait de la paupérisation voulue de la population  ?Calcul politique, peut-être gagnant à court terme, cette stratégie de division est dangereuse pour l’économie dans sa globalité : qui pourra bientôt consommer les biens et services si la majeure partie des habitants de cette terre n’y a plus accès, faute de ressources suffisantes ?

Le 22 mars, dans la rue, nous étions la seule force d’opposition, l’expression de la démocratie. « Pas de république sans service public ! », c’est le slogan de FO. Nous devons nous mobiliser. Nous devons poursuivre afin que ce monde ne se fasse pas sans nous, qu’il ne se fasse pas contre nous.

Paris, le 27 mars 2018
Christine Heuzé et Jean-Pierre Naulin